• Quoi ! tu raillais vraiment, quand tu disais : Je t’aime !
    Quoi ! tu mentais aussi, pauvre fille !… A quoi bon ?
    Tu ne me trompais pas, tu te trompais toi-même,
    Pouvant avoir l’amour, tu n’as que le pardon !

    Garde-le, large et franc, comme fut ma tendresse.
    Que par aucun regret ton cœur ne soit mordu :
    Ce que j’aimais, en toi, c’était ma propre ivresse,...

  •  
    I fall upon the thorns of life ! I bleed !
    SHELLEY

    Des ombres du malheur mon front triste se voile,
    Mon horizon est sombre et mon jour est obscur ;
    Mais dans mon ciel éteint, ô ma fidèle étoile,
    Je vois briller toujours ton rayon doux et pur.
    Lorsque pour me punir tout fuit et m'abandonne,
    Tendre pour mes erreurs ton cœur me...

  • XXVIII

    Voyez-vous, un parfum éveille la pensée.
    Repliez, belle enfant par l’aube caressée,
    Cet éventail ailé, pourpre, or et vermillon,
    Qui tremble dans vos mains comme un grand papillon,
    Et puis écoutez-moi. — Dieu fait l’odeur des...

  • Sourire enclos en des fleurs de rosier
    Je vis de par la magnifique haleine
    Et je triomphe, avec dans le gosier
    Le chant joli des ailes de la plaine.

    Dieu, je suis toi dans un creux de la main,
    Reflet resté de ta coquetterie
    En quelque pluie où d’un regard humain
    Se dut mirer ton unité fleurie.

    Nue, or je vais sous l’arc vif du soleil
    Qui...

  • Autant certes la femme gagne
    À faire l’amour en chemise,
    Autant alors cette compagne
    Est-elle seulement de mise

    À la condition expresse
    D’un voile, court, délinéant
    Cuisse et mollet, téton et fesse
    Et leur truc un peu trop géant.

    Ne s’écartant de sorte nette,
    Qu’en faveur du con, seul divin,
    Pour le coup et pour la minette,
    ...

  •  
            Lorsque tu vins, à pas réfléchis, dans la brume,
            Le ciel mêlait aux ors le cristal et l’airain.
            Ton corps se devinait, ondoiement incertain,
            Plus souple que la vague et plus frais que l’écume.
            Le soir d’été semblait un rêve oriental
                                    De rose et de santal.

            Je tremblais. De...

  •  

    ...

  •  
    Un vieillard est assis dans l’ombre sur un banc.
    Autour de lui la salle est immense et déserte.
    On pourrait voir au loin par la fenêtre ouverte
    Jérusalem rougir sous le soleil tombant.

    L’œil clos, les bras croisés, et sans qu’un poil ne bouge
    De sa barbe touffue ou de ses blancs sourcils.
    Cet homme a l’air d’un mort qui se tiendrait assis,
    ...

  •  
    Nue, et ses beaux cheveux laissant en vagues blondes
    Courir à ses talons des nappes vagabondes,
    Elle dormait, sereine. Aux plis du matelas
    Un sommeil embaumé fermait ses grands yeux las,
    Et ses bras vigoureux, pliés comme des ailes,
    Reposaient mollement sur des flots de dentelles.
    Or, la capricieuse avait, d'un doigt coquet,
    Sur elle et sur le...

  • La femme, l’enfant, la soupe
    En chemin pour le carrier
    Le complimentent qu’il coupe
    Dans l’us de se marier.