Le Salaze a vu les orages,
Cent fois, d’un vol impétueux,
S’abattre du sein des nuages
Sur son sommet majestueux.
Que lui fait leur rage inutile !
Le piton géant de notre île
Bravait de sa crête immobile
Le cyclone aux bonds furieux :
Des autans vainqueur centenaire,
Il voyait passer leur colère,
Ses pieds sûrs toujours dans...
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Océan, Océan, quand ta houle écumante
Roule, vague sur vague, aux coups de la tourmente,
Un flot majestueux, d’un seul jet dans les airs,
Monte submergeant tout de son élan sublime :
Comme un cratère on voit au vent fumer sa cime,
Et de sa masse énorme il domine les mers.Les ondulations que son volume écrase
Viennent incessamment se briser à... -
Brise du jour, ô vent salubre et plein de joie !
Herbe riante où l’onde en nappe se déploie,
Vallée où l’oranger sème au zéphyr ses fleurs,
Montagne aux bleus sommets, bois aux vierges senteurs,
Rivière dont les eaux baignaient nos verts domaines,
O cimes, ô forêts, ô collines amènes !
Agrestes voluptés, bonheurs des premiers jours,
Je vous ai... -
IS’il est sous le soleil un être misérable,
Un être au front marqué d’une angoisse incurable,
Un douloureux esprit, un ardent désœuvré,
Un cœur d’amour avide et de bonheur sevré,
C’est bien ce fou sublime aux chimères troublées,
Le fervent sectateur des Neuf Déguenillées.
Des humaines douleurs cumulant les trésors,
Aux maux de l’âme il... -
Souvent sur la grève natale,
Près du cap où le soir prolongeait sa rougeur,
Après la tourmente fatale,
Après l’âpre ouragan, j’errais seul et songeur.En larges nappes apaisées,
La mer, la vaste mer, rentrait dans son repos.
Câbles rompus, vergues brisées
Déferlaient à mes pieds dans l’écume des flots.O mer ! sous tes fureurs sauvages...
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Quand l’insecte a rongé brin à brin, feuille à feuille,
La plante dont la fleur l'abrite et le recueille,
Défaillant, mais fidèle à l'arbuste tari,
Il ne va point ailleurs chercher sa nourriture ;
Sans sève, de la faim subissant la torture,
Il tombe et meurt avec la fleur qui l'a nourri.Poète, ainsi fidèle à la tige choisie,
Nourri des sucs... -
Il ne vous connaît pas ! - Du fond de vos ténèbres,
Esprits des nuits à qui tout astre est importun,
Pourquoi donc l’assaillir de vos clameurs funèbres ?
Entre la Muse et vous est-il rien de commun ?
Sereine, sa pensée habite une autre sphère !
Quand il regarde en haut, vous regardez en bas !
Pour vous voir, il lui faut abaisser la paupière :
... -
Malheureux est celui qui plaça dans la femme
Son culte, espérant d’elle et constance et retour.
Plus malheureux le cœur où ne vit nulle flamme.
Mais cent fois malheureuse, hélas ! est la pauvre âme
Qui, n’aimant plus, ne peut oublier son amour.Qu’importent désormais les terrestres délices
A qui d’un divin rêve a respiré la fleur !
Son flanc... -
Poète, entre les fleurs de l’âme il en est une
Qui croît aux vents aigus de l’adverse fortune.
Quand rêve, espoir, printemps, tout s’est évanoui,
Dans le jardin aride où l’âme se recueille,
C’est la suprême fleur, hélas ! que l’homme cueille,
Et cette fleur a nom la rose de l’oubli.Pour nos cœurs dépouillés il est des roses noires.
Sur les... -
Quand tu dormais sous la ramée,
Frêle oiseau, sans ailes encor,
Invisible et de ruse armée,
Une main sur toi s’est fermée
Et du ciel priva ton essor.Et tu grandis dans l’esclavage,
Exilé de l’air et des bois,
Rêvant peut-être un lieu sauvage
Plein de silence et de feuillage,
Où libre pût monter ta voix.Quand tu parus dans...