Quand l’insecte a rongé brin à brin, feuille à feuille,
La plante dont la fleur l'abrite et le recueille,
Défaillant, mais fidèle à l'arbuste tari,
Il ne va point ailleurs chercher sa nourriture ;
Sans sève, de la faim subissant la torture,
Il tombe et meurt avec la fleur qui l'a nourri.
Poète, ainsi fidèle à la tige choisie,
Nourri des sucs de l'art et de la poésie,
Oh ! ne quittez jamais votre sacré rameau !
Fuyant la plante grasse au front lourd et morose,
Ne vous suspendez point aux feuilles de la prose :
Mourez plutôt, mourez sur l'arbre saint du beau !