C’était un soir d’été : de grands nuages sombres
Couraient sous le ciel lourd ; pas un souffle dans l’air,
Les vieux arbres du cloître épaississaient leurs ombres ;
La monotone voix des vagues de la mer
Vers le ciel orageux s’exhalait par bouffées,
Comme un...

 
Blanche et douce colombe, aimable prisonnière,
Quel injuste ennemi te cache à la lumière?
Je t'ai vue aujourd'hui (que le ciel était beau !)
Te promener long-temps sur le bord du ruisseau ;
Au hasard, en tous lieux, languissante, muette,
Tournant tes doux...

 
À Madame X.

À vous dont les cheveux de neige et de clarté
Encadrent doucement la figure indulgente,
— Ainsi dans les grands bois un vieux chêne s’argente
Des fils blancs de la Vierge à la fin de l’été,

À vous l’ancienne, à vous la...

Connaissez-vous la blanche tombe
Où flotte avec un son plaintif
        L’ombre d’un if ?
Sur l’if, une pâle colombe,
Triste et seule, au soleil couchant,
        Chante son chant :

Un air maladivement tendre,
À la fois charmant et fatal,...

Qu’elle est belle avec ses grands yeux,
Ses yeux profonds, mystérieux
Comme le ciel où se déplie
L’ombre des soirs silencieux !
Un amour insensé me lie !

Neige blanche des hauts sommets,
Son âme froide n’a jamais
Compris les tourments de ma vie :
...

 
Douleur de voir une par une
Les fleurs de sa jeunesse en fuite dans le vent,
Et de les voir tomber sur le gazon mouvant
Comme des larmes de la Lune.

Douleur de voir diminué
Son patrimoine ancien d’espérance et de rêve,
Et d’être un grand oiseau perdu...

Qu’écrire ? Vierge encor la page est sous mes doigts,
Prête à tout elle attend mon caprice. — Autrefois
La chantante élégie en mon cœur murmurée,
Source qui débordait de la vasque nacrée,
S’épanchait d’elle-même en vers doux & naïfs.
Les doutes, les soupçons,...

Dure au mordant soleil, longtemps épanouie
Aux grands effluves lourds et tièdes du vent plat,
La neige, ayant enfin fléchi, perdu l’éclat,
Venait de consommer sa fonte sous la pluie.

L’espace détendu ! le bruit désemmuré !
Et les cieux bleus, enfin ! pour mes...

Messieurs les conservateurs,
Vous le grand parti de l’Ordre,
...

 

La ville, mer immense, avec ses bruits sans nombre,
À sur les flots du jour replié ses flots d’ombre,
Et la Nuit secouant son front plein de parfums,
Inonde le ciel pur de ses longs cheveux bruns.
Moi, pensif, accoudé sur la table, j’écoute
Cette haleine...