• ¿Y he de mezclar un eco á los acentos
            Del bardo que te canta,
    Adunando á sus plácidos concentos
    La indiferente voz de mi garganta,
    Que vaga en alas de lejanos vientos?

    ¿Qué te importa el gemir de otros cantores,
    Ni que al són de la cítara armoniosa
    Te cuenten con ternura sus amores,
    Ó que á tus piés depongan
    Ricas coronas de...

  • Album, ya llegó la hora
    De que en tí venga á escribir;
    Pero no sé qué decir:
    No conozco á tu Señora.

    Sé que se llama Leocadia,
    Y que es una criatura
    Trasunto de la hermosura
    De las pastoras de Arcadia.

    Pues está todo sabido;
    Que al ver su esmalte y color
    Nadie pregunta á la flor
    El jardin en que ha nacido.

    Y cuando al...

  • Assise, la fileuse au bleu de la croisée
    Où le jardin mélodieux se dodeline,
    Le rouet ancien qui ronfle l’a grisée.

    Lasse, ayant bu l’azur, de filer la câline
    Chevelure, à ses doigts si faibles évasive,
    Elle songe, et sa tête petite s’incline.

    Un arbuste et l’air pur font une source vive
    Qui...

  • Tout à coup et comme par jeu
    Mademoiselle qui voulûtes
    Ouïr se révéler un peu
    Le bois de mes diverses flûtes

    Il me semble que cet essai
    Tenté devant un paysage
    A du bon quand je le cessai
    Pour vous regarder au visage

    Oui ce vain souffle que j’exclus
    Jusqu’à la dernière limite
    Selon mes quelques doigts perclus
    Manque de moyens...

  • Quoi ! Vous voulez que, le premier,
    Au seuil blanc de ce beau cahier,
    Je me pavane et me prélasse

    Juste à l’endroit prétentieux
    Où doivent tomber tous les yeux,
    Sitôt qu’on entre dans la place ?

    Ma foi ! sans chercher d’argument
    Je m’exécute bravement ;
    Les gens en riront, mais qu’importe ?

    Mes vers mis de cette façon
    Peuvent...

  • Si vous ne voulez plus danser,
    Si vous ne faites que passer
    Sur ce grand théâtre si sombre,
    Ne courez pas après votre ombre,
    Tâchez de nous la laisser.

    1844.

  •  
    Vous voulez donc que sur la blanche page,
    Fruits d’un arbre flétri, soient écrits quelques vers ?
    Oh ! pourquoi votre cœur n’a-t-il pas pour image
    Ces candides feuillets à mes regrets ouverts !
    J’essaierais d’y tracer peut-être avec délices
    Le doux mot qu’en raillant vous dites chaque jour ;
    Mais votre cœur, hélas ! est si plein de caprices...

  • Vous voulez de mes vers, reine aux yeux fiers et doux !
    Hélas ! vous savez bien qu’avec les chiens jaloux,
    Les critiques hargneux, aux babines froncées,
    Qui traînent par lambeaux les strophes dépecées,
    Toute la pâle race au front jauni de fiel,
    Dont le bonheur d’autrui fait le deuil éternel,
    J’aboie à pleine gueule, et plus fort que les autres.
    Ô...

  •  
    Elle était blanche, cette page,
    Mieux valait la laisser ainsi ;
    Du plus innocent griffonnage
    Son état vierge est obscurci.

    Il valait mieux n’y rien écrire,
    Elle était blanche, et je pouvais
    Y voir seul pleurer ou sourire
    Les vers amis que je rêvais ;

    Ces vers que vous dictiez vous-même
    Y miraient en paix leur fraîcheur,
    Et...

  •  
    LE temps emporte d’un coup d’aile
    Et, sans les compter, nos instants ;
    Seuls, une heure, de temps en temps,
    Nous laisse un doux souvenir d’elle.

    Chaque jour, dans le cœur fidèle,
    Fait revivre ses traits flottants,
    Comme on revoit chaque printemps
    Fleurir les tombes d’asphodèle.

    Il suffît souvent d’une main
    Qui se tend sur votre...