Sur son album

 
Vous voulez donc que sur la blanche page,
Fruits d’un arbre flétri, soient écrits quelques vers ?
Oh ! pourquoi votre cœur n’a-t-il pas pour image
Ces candides feuillets à mes regrets ouverts !
J’essaierais d’y tracer peut-être avec délices
Le doux mot qu’en raillant vous dites chaque jour ;
Mais votre cœur, hélas ! est si plein de caprices
      Que la place y manque à l’amour !

Collection: 
1828

More from Poet

  •  
    C’était un fier oiseau, farouche et solitaire,
    Au bec crochu d’or pâle, aux pieds d’ambre, à l’œil clair,
    Arraché tout vivant au rocher, son repaire,
    Aux flots verts, à la nue, aux brisans, au grand air !
    Ils l’avaient pris dans un de ces jours de tempête
    Où...

  •  
    Seulement !...

    Si mon cœur faisait ses mémoires
    Je crois que j’y mettrais ceci :
    « Elle avait des dentelles noires
    « Avec un jupon cramoisi. »

    C’était ravissant ! — Les donzelles
    De ce soir et de ce salon,
    Se...

  •  
          Tu t’en vas, — ce n’est pas ta faute.
    Tu le crois ton Destin. Il part, et tu le suis…
        Le cœur navré, dont un jour tu fus l’hôte,
          Sait trop que ce n’est pas ta faute
          Et te pardonne, si tu fuis.

          Va ! je sais trop comme s’achève...

  •  
    Elle avait dix-neuf ans. Moi, treize. Elle était belle ;
    Moi, laid. Indifférente, ― et moi je me tuais…
    Rêveur sombre et brûlant, je me tuais pour elle.
    Timide, concentré, fou, je m’exténuais…
    Mes yeux noirs et battus faisaient peur à ma mère ;
    Mon pâle...

  •  
          Tête pâle de ma Chimère
    Dont j’ai, sans la comprendre, adoré la pâleur,
    Tu joins donc maintenant à ce premier mystère,
          Le mystère de ta rougeur !
    Le vermillon soudain qui te prend au visage,
    Quand, ce visage aimé, tu le tournes vers moi,
    ...