Toi qui oys mes soupirs, ne me sois rigoureux
Si mes larmes à part toutes miennes je verse,
Si mon amour ne suit en sa douleur diverse
Du Florentin transi les regrets langoureux,

Ni de Catulle aussi, le folâtre amoureux,
Qui le cœur de sa dame...

 
    Protectrice de ce qui s’efface et qui fuit,
    Souveraine des bois, des sommets et des rives,
    Toi qui prêtes un songe illusoire aux captives
    Que le malheur inné de leur race poursuit,

    Toi dont le regard froid et mystique traduit
    Le pâle...

Seve qui peins l’objet dont mon cœur suit la loy,
Son pouvoir sans ton art assez loin peut s’estendre ;

Laisse en paix l’Univers, ne luy va point apprendre
Ce qu’il faut ignorer si l’on vent estre à soy.

Aussi bien manque-t-il icy ie ne sçais quoy
Que tu ne peus...

Ô cœur léger, ô courage mal sûr,
Penses-tu plus que souffrir je te puisse ?
Ô bonté creuse, ô couverte malice,
Traître beauté, venimeuse douceur.

Tu étais donc toujours sœur de ta sœur ?
Et moi trop simple il fallait que j’en fisse
L’essai...

C’était alors, quand les chaleurs passées,
Le sale Automne aux cuves va foulant,
Le raisin gras dessous le pied coulant,
Que mes douleurs furent encommencées.

Le paisan bat ses gerbes amassées,
Et aux caveaux ses bouillants muids roulant,
...

Ce n’est pas moi que l’on abuse ainsi :
Qu’à quelque enfant ses ruses on emploie,
Qui n’a nul goût, qui n’entend rien qu’il oie :
Je sais aimer, je sais haïr aussi.

Contente-toi de m’avoir jusqu’ici
Fermé les yeux, il est temps que j’y voie :...

Oh l’ai-je dit ? Hélas l’ai-je songé ?
Ou si pour vrai j’ai dit blasphème-t-elle ?
S’a fausse langue, il faut que l’honneur d’elle
De moi, par moi, de sur moi, soit vengé.

Mon cœur chez toi, ô madame, est logé :
Là donne-lui quelque gêne...

Quand à chanter ton los, parfois je m’aventure,
Sans oser ton grand nom, dans mes vers exprimer,
Sondant le moins profond de cette large mer,
Je tremble de m’y perdre, et aux rives m’assure.

Je crains en louant mal, que je te fasse injure.
Mais...

Ce dit maint un de moi, de quoi se plaint-il tant,
Perdant ses ans meilleurs en chose si légère ?
Qu’a-t-il tant à crier, si encore il espère ?
Et s’il n’espère rien, pourquoi n’est-il content ?

Quand j’étais libre et sain j’en disais bien autant....

 
Sur la colline,
Quand la splendeur
Du ciel en fleur
Au soir décline,

L'air illumine
Ce front rêveur
D'une lueur
Triste et divine.

Dans un bleu ciel,
O Gabriel !
Tel tu rayonnes ;

Telles encor
Sont les madones...