Ce dit maint un de moi, de quoi se plaint-il tant,
Perdant ses ans meilleurs en chose si légère ?
Qu’a-t-il tant à crier, si encore il espère ?
Et s’il n’espère rien, pourquoi n’est-il content ?
Quand j’étais libre et sain j’en disais bien autant.
Mais certes celui-là n’a la raison entière,
Ains a le cœur gâté de quelque rigueur fière,
S’il se plaint de ma plainte, et mon mal il n’entend.
Amour tout à un coup de cent douleurs me point,
Et puis l’on m’avertit que je ne crie point.
Si vain je ne suis pas que mon mal j’agrandisse
À force de parler : s’on m’en peut exempter,
Je quitte les sonnets, je quitte le chanter.
Qui me défend le deuil, celui-là me guérisse.
Ce dit maint un de moi, de quoi se plaint-il tant,
Perdant ses ans meilleurs en chose si légère ?
Qu’a-t-il tant à crier, si encore il espère ?
Et s’il n’espère rien, pourquoi n’est-il content ?
Quand j’étais libre et sain j’en disais bien autant.
Mais certes celui-là n’a la raison entière,
Ains a le cœur gâté de quelque rigueur fière,
S’il se plaint de ma plainte, et mon mal il n’entend.
Amour tout à un coup de cent douleurs me point,
Et puis l’on m’avertit que je ne crie point.
Si vain je ne suis pas que mon mal j’agrandisse
À force de parler : s’on m’en peut exempter,
Je quitte les sonnets, je quitte le chanter.
Qui me défend le deuil, celui-là me guérisse.