Sonnet sept de vingt neuf

Quand à chanter ton los, parfois je m’aventure,
Sans oser ton grand nom, dans mes vers exprimer,
Sondant le moins profond de cette large mer,
Je tremble de m’y perdre, et aux rives m’assure.

Je crains en louant mal, que je te fasse injure.
Mais le peuple étonné d’ouïr tant t’estimer,
Ardent de te connaître, essaie à te nommer,
Et cherchant ton saint nom ainsi à l’aventure,

Ébloui n’atteint pas à voir chose si claire,
Et ne te trouve point ce grossier populaire,
Qui n’ayant qu’un moyen, ne voit pas celui-là :

C’est que s’il peut trier, la comparaison faite
Des parfaites du monde, une la plus parfaite,
Lors, s’il a voix, qu’il crie hardiment la voilà.

Quand à chanter ton los, parfois je m’aventure,
Sans oser ton grand nom, dans mes vers exprimer,
Sondant le moins profond de cette large mer,
Je tremble de m’y perdre, et aux rives m’assure.

Je crains en louant mal, que je te fasse injure.
Mais le peuple étonné d’ouïr tant t’estimer,
Ardent de te connaître, essaie à te nommer,
Et cherchant ton saint nom ainsi à l’aventure,

Ébloui n’atteint pas à voir chose si claire,
Et ne te trouve point ce grossier populaire,
Qui n’ayant qu’un moyen, ne voit pas celui-là :

C’est que s’il peut trier, la comparaison faite
Des parfaites du monde, une la plus parfaite,
Lors, s’il a voix, qu’il crie hardiment la voilà.

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