A ce cœur altéré d’amour et de lumière,
O Dieu ! pourquoi n’offrir qu’un pain trempé de fiel ?
Que ne l’as-tu fait naître en quelque humble chaumière
Sur la haute montagne où l’on est près du ciel !
Que ne lui donnas-tu, loin de la multitude,
Avec un toit à...

 
Je ne vous aime pas, ô blonde Célimène,
Et si vous l’avez cru quelque temps, apprenez
Que nous ne sommes point de ces gens que l’on mène
Avec une lisière et par le bout du nez ;
Je ne vous aime pas… depuis une semaine,
Et je ne sais pourquoi vous vous en...

 
Toi qui hantes mes nuits, spectre éternel du Temps,
Ombre énorme et sans voix, monstre aux molles vertèbres
Dont on épie en vain les pas dans les ténèbres,
Je te sais près de moi ; je tremble et je t’attends.

Oh bonté ! ai-je donc peur ? Que tes mépris absolvent...

Tu n'es pas la plus amoureuse
De celles qui m'ont pris ma chair ;
Tu n'es pas la plus savoureuse
De mes femmes de l'autre hiver.

Mais je t'adore tout de même !
D'ailleurs ton corps doux et bénin
A tout, dans son calme suprême,
De si grassement féminin...

Il est beau tout en haut de la chaire où l’on trône,
          Se prélassant d’un ris moqueur,
Pour festonner sa phrase et guillocher son prône
          De ne point mentir à son cœur !
Il est beau, quand on vient dire neuves paroles,
          Morigéner mœurs et...

Poet: Petrus Borel

IV

Quand nous serons vainqueurs, nous verrons. Montrons-leur,
Jusque-là, le dédain qui sied à la douleur.
L'oeil âprement baissé convient à la défaite.
Libre, on était apôtre, esclave, on est prophète ;
Nous sommes garrottés ! Plus de...

Poet: Victor Hugo

 
Oh ! pourquoi suis-je né dans la première aurore
D’un avenir que nul prophète n'a prédit,
Pour qu’en entrevoyant ce qui n’est pas encore,
Je trébuche à ce seuil que la lumière dore,
Et que la mort inévitable m’interdit !

O siècles, millions et millions d’...

De colline en colline
La grande route s’incline
Au crépuscule autour du mont.
Nous qui sommes les hommes
Qui descendons
Vers les ombres de la...

                        XIII

Oh ! je suis avec vous ! j’ai cette sombre joie.
Ceux qu’on accable, ceux qu’on frappe et qu’on foudroie
M’attirent ; je me sens leur frère ; je défends
Terrassés ceux que j’ai combattus triomphants ;
Je veux, car ce...

Poet: Victor Hugo

 
Votre livre paisible est comme ces clairières
Où les myosotis rêvent sous les fraisiers ;
Où les brises, du jour folles avant-courières,
Baignent leurs doux parfums dans les blancs cerisiers ;

Où l’on voit au travers des chênes des carrières
L’infini...