Voltaire - François-Marie Arouet

  • Gustave, jeune roi, digne de ton grand nom,
    je n’ai donc pu goûter le plaisir et la gloire
    de voir dans mes déserts, en mon humble maison,
    le fils de ce héros que célébra l’histoire !
    J’aurais cru ressembler à ce vieux Philémon,
    qui recevait les dieux dans son...

  • élève d’Apollon, de Thémis, et de Mars,
    qui sur ton trône auguste as placé les beaux-arts,
    qui penses en grand homme, et qui permets qu’on pense ;
    toi qu’on voit triompher du tyran de Byzance,
    et des sots préjugés, tyrans plus odieux,
    prête à ma faible voix des sons...

  • Esprit juste et profond, parfait ami, vrai sage,
    D’Alembert, que dis-tu de mon dernier ouvrage ?
    Le roi danois et toi, mes juges souverains,
    vous donnez carte blanche à tous les écrivains.
    Le privilége est beau ; mais que faut-il écrire ?
    Me permettriez-vous...

  • C’est mercredi que je soupai chez vous,
    et que, sortant des plaisirs de la table,
    bientôt couchée, un sommeil prompt et doux
    me fit présent d’un songe délectable.
    Je rêvai donc qu’au manoir ténébreux
    j’étais tombée, et que Pluton lui-même
    me menait voir les...

  • Monarque vertueux, quoique né despotique,
    crois-tu régner sur moi de ton golfe Baltique ?
    Suis-je un de tes sujets pour me traiter comme eux,
    pour consoler ma vie, et pour me rendre heureux ?
    Peu de rois, comme toi, transgressent les limites
    qu’à leur pouvoir sacré...

  • Reçois mes compliments, charmant roi de la Chine.
    Ton trône est donc placé sur la double colline !
    On sait dans l’occident que, malgré mes travers,
    j’ai toujours fort aimé les rois qui font des vers.
    David même me plut, quoique, à parler sans feinte,
    il prône trop...

  • Cher Phidias, votre statue
    me fait mille fois trop d’honneur ;
    mais quand votre main s’évertue
    à sculpter votre serviteur,
    vous agacez l’esprit railleur
    de certain peuple rimailleur,
    qui depuis si longtemps me hue.
    L’ami Fréron, ce barbouilleur
    d’...

  • Des dames de Paris Boileau fit la satire.
    De la moitié du monde, hélas ! Faut-il médire ?
    Jean-Jacque, assez connu par ses témérités,
    en nouveau Diogène aboie à nos beautés.
    Il leur a préféré l’innocente faiblesse,
    les faciles appas de sa grosse suissesse,
    qui...

  • Chantre des vrais plaisirs, harmonieux émule
    du pasteur de Mantoue et du tendre Tibulle,
    qui peignez la nature, et qui l’embellissez,
    que vos saisons m’ont plu ! Que mes sens émoussés
    à votre aimable voix se sentirent renaître !
    Que j’aime, en vous lisant, ma...

  • Insipide écrivain, qui crois à tes lecteurs
    crayonner les portraits de tes trois imposteurs,
    d’où vient que, sans esprit, tu fais le quatrième ?
    Pourquoi, pauvre ennemi de l’essence suprême,
    confonds-tu Mahomet avec le créateur,
    et les oeuvres de l’homme avec Dieu,...