Je vous envie autant que je vous aime, oiseaux
Qui traversez sans moi tout l’infini des eaux.
Vous qui passez battant tout l’infini des ailes,
Rendez-moi, rendez-moi comme vous infidèles !
Que je sois libre ainsi que vous dans le ciel clair,
Que mon domaine soit le règne de la mer !
Et partout subissant l’éternelle infortune,
J’obéirai, muette, à l’ordre de la lune.
Dans une obéissance au regard somnolent
J’endurerai son règne intermittent et lent.
Mais mon sort est parmi les choses méprisées,
Et pourtant ! Et pourtant ! ― O mes ailes brisées !