François Coppée

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    Par une nuit d’orage et sous un ciel en deuil,
    Parfois le paysan qui sort d’une veillée
    Aperçoit au détour de la route mouillée
    Un feu follet énorme et fixe comme un œil.

    S’il s’avance, domptant son effroi par orgueil,
    Le feu recule et semble, au fond de...

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    À José Maria de Heredia.

    Sous les pleurs du jet d’eau qui bruit dans la vasque,
    Armide étreint les flancs du héros enchaîné.
    Près d’Ares, qui de sang ruisselle, Dioné
    Mêle ses fins cheveux aux crins rudes d’un casque

    Donc, ô femme, toujours ton...

  • À Sully-Prudhomme.

    D’être ou de n’être pas je n’ai point eu le choix,
    Mais, dans ce siècle vide, ennuyeux et bourgeois
    Je suis comme un enfant volé par des tziganes,
    Qui chassa les oiseaux avec des sarbacanes,
    Et devint...

  • Le marchand de cercueils vient de trousser ses manches
    Et rabote en sifflant, les pieds dans les copeaux.
    L’année est bonne ; il n’a pas le moindre repos
    Et même il ne boit plus son gain tous les dimanches.

    Tout en jouant parmi les longues bières blanches,
    Ses...

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    Les longs récits autour du poêle, à la caserne,
    La guinguette et l’amour ne sont plus de saison.
    Boucle ton sac et sangle à tes reins la giberne ;
    Conscrit, le régiment change de garnison.

    La route est sèche et blanche, et lointain l’horizon ;
    Si tes pieds...

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    Sous l’éclat blanc du jour, sous la fraîcheur des cèdres,
    Sous la nuit où poudroie un peuple de soleils,
    Longtemps j’ai promené mes souvenirs, pareils
    Aux tragiques douleurs des Saphos et des Phèdres ;

    Mais l’azur clair, les bois profonds, les blondes nuits...

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    Devant la mer, assis au seuil de leur maison,
    La veuve du marin et son jeune garçon
    Sont en grand deuil. Hélas ! l’équinoxe d’automne
    A fait d’affreux malheurs sur la côte bretonne ;
    Et c’est pourquoi, rêveurs devant le ciel du soir,
    Cette femme et son fils...

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    JADIS, lorsque, dans un voyage,
    Le Roi de Perse rencontrait
    Un cèdre énorme au noir feuillage,
    Aïeul de toute une forêt,
    Par son orfèvre il faisait mettre
    Un cercle d’or autour du tronc,
    Pour que le verdoyant ancêtre
    Fût épargné...

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    I

    Dans les promenades publiques,
    Les beaux dimanches, on peut voir
    Passer, troupes mélancoliques,
    Des petites filles en noir.

    De loin, on croit des hirondelles :
    Robes sombres et grands cols blancs ;
    Et le vent met des frissons d’ailes
    ...

  • À Julien Travers.

    On n’a pu l’emmener qu’à la dernière danse.
    C’était son premier bal, songez ! et la prudence
    De sa mère a cédé jusqu’au bout au désir
    De la voir, embellie encor par le plaisir,
    Résister du regard au doigt qui...