Je n’ai jamais compris l’ambition. Je pense
Que l’homme simple trouve en lui sa récompense,
Et le modeste sort dont je suis envieux,
Si je travaille bien et si je deviens vieux,
Sans que mon cœur de luxe ou de gloire s’affame,
C’est celui d’un vieil homme avec sa...
François Coppée
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C’était un tout petit épicier de Montrouge,
Et sa boutique sombre, aux volets peints en rouge,
Exhalait une odeur fade sur le trottoir.
On le voyait debout derrière son comptoir,
En tablier, cassant du sucre avec méthode.
Tous les huit jours, sa vie avait pour... -
JE refuse l’aumône : un pauvre meurt de faim.
Je la donne : un coquin se soûle et bat sa femme.
Et le plus scrupuleux, qu’il se loue ou se blâme,
De sa moindre action ne peut prévoir la fin.Que faire ou ne pas faire ? Hélas ! nul n’en sait rien....
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ON va voter. Paisible assembleur d’hémistiches,
Je reste froid. Mais j’ai l’horreur de ces affiches
Aux tons crus et de leurs grotesques boniments.
Malgré moi, je les lis sur tous les monuments ;
Je compare, écœuré de patois inutile,
La colle... -
Il rentrait toujours ivre et battait sa maîtresse.
Deux sombres forgerons, le Vice et la Détresse,
Avaient rivé la chaîne à ces deux malheureux.
Cette femme était chez cet homme ― c’est affreux ! ―
Seulement par l’effroi de coucher dans la rue.
L’ivrogne la... -
Sous le vieil Aureng-Zeb, à Bénarès la Sainte,
Dans l’immonde quartier construit hors de l’enceinte
Où pullulent, sans même un dieu qui leur soit cher,
Les parias impurs qui mangent de la chair,
Deux enfants au visage innocent, au cœur chaste,
Mais qui,... -
JE l’apercevais, chaque soir,
La blonde et chétive apprentie,
Dont un vieux beau, sur le trottoir,
Guettait ardemment la sortie.Seize ans, l’air déjà vicieux
Et cherchant le regard du mâle ;
Mais des cheveux, des dents,. des yeux... -
Avant que le froid glace les ruisseaux
Et voile le ciel de vapeurs moroses,
Écoute chanter les derniers oiseaux,
Regarde fleurir les dernières roses.Octobre permet un moment encor
Que dans leur éclat les choses demeurent ;
Son couchant de pourpre et... -
Vous aurez beau faire & beau dire.
L’oubli me serait odieux ;
Et je vois toujours son sourire
Des adieux.
Vous aurez beau dire & beau faire,
Sans espoir je dois la chérir ;
J’en souffre bien, mais je préfère
En souffrir.... -
À mon cher cousin et ami Auguste Baudrit.
I
Elle était orpheline et servait dans les fermes.
Saint-Martin et Saint-Jean d’été sont les deux termes
Où les gros métayers, au chef-lieu de canton,...