Étienne Eggis

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    I

    Je n’aimerai jamais, je n’ai jamais aimé ;
    Aux lâches passions mon cœur reste fermé.
    Mon front est libre et fier ; aucun joug ne le blesse,
    Je ne veux rien avoir de l’humaine faiblesse,
    Et l’amour est un bât dont le sanglon de fer
    S’imprime pour...

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    I

    Vagues immensités des sombres océans,
    Que laboure sans fin la houle impétueuse,
    Abîmes insondés, gouffres noirs et béants
    Qu’illumine d’éclairs la foudre tortueuse ;

    O forêts, qui penchez vos sapins éperdus
    Sur les torrents fangeux des vallons...

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    O grand Théophile Gautier,
    Roi des ciseleurs fantastique,
    Toi qui touches d’un vol altier
    Toutes les cimes artistiques :

    O toi que l’Arabie ambra.
    Hahroun-al-Raschid des Bohèmes.
    Permets que dans ton Alhambra
    Je chante au pied de tes poèmes....

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    Ange terrible et fier, j’aime ta hauteur sombre !
    Tu fus plus grand que Dieu, car tu le combattis ;
    Ton pas fit vaciller comme un vaisseau qui sombre
    Sur leurs axes nouveaux les cieux dont tu sortis.

    Le soleil s’éteignit en passant dans ton ombre,
    l’...

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    Comme Dieu dans le sein des mers mystérieuses
    A dérobé la perle aux yeux des matelots,
    J’ai, dans mon âme, loin des foules curieuses,
    Enfoui mon amour et caché mes sanglots.

    Oh ! de mon cœur blessé le douloureux mystère,
    Madame, à vos regards restera...

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    Madame, j’écoutais le piano frémissant
    Sous vos doigts créateurs évoquer tout un monde
    De rêves embaumés que nulle main n’émonde
    Et qui montent aux cieux comme un soleil naissant.

    Je cachais dans mes mains mon front incandescent ;
    Votre inspiration sublime...

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    Si Dieu venant vers moi sur l’éclair des tempêtes
    M’emportait, palpitant, sur un mont soucieux,
    Et donnant à mon œil le regard des prophètes,
    Me montrait l’univers que reflètent les cieux ;

    Et qu’il me dît : Vois-tu ces splendeurs que j’ai faites
    Combleront...

  •  
    Votre livre paisible est comme ces clairières
    Où les myosotis rêvent sous les fraisiers ;
    Où les brises, du jour folles avant-courières,
    Baignent leurs doux parfums dans les blancs cerisiers ;

    Où l’on voit au travers des chênes des carrières
    L’infini...