Étienne Eggis

  • Elle ! Elle est belle comme une fraîche soirée
    Sur la blanche montagne où le soleil s’endort ;
    Quand l’ombre descendante, aux flots d’opale et d’or,
    Agrafe sur son front son écharpe moirée,

    Sa voix a la douceur et la suavité
    D’un chant lointain de harpe entendu...

  •  
    Dans les beaux jours d’été, quand un soleil splendide,
    A l’habit riche et fin comme au haillon sordide,
    Verse, sans les compter, ses bienfaisants rayons,
    Je m’en vais bien souvent, seul avec mes crayons,
    Sur les grands boulevards, au travers de la foule,
    Qui...

  •  
    Oh ! ne laissons jamais sous le doute énervant
    Notre âme s’affaisser comme le flot au vent ;
    Recevons, sans pâlir, les coups de la souffrance,
    Que le bien seulement ait notre souvenir ;
    Oublions le passé pour croire à l’avenir,
    Et buvons en marchant le vin...

  •  
    Lorsque je serai las de traîner sans envie
    Le boulet douloureux du bagne de la vie ;
    Lorsque mon cœur blessé sera tout à fait mort,
    J’irai, fier, calme et seul, sans crainte ni remord,
    Mourir sur une grève où la mer éternelle
    Chante loin des humains sa...

  •  
    De la psycologie un soir prenant la lampe,
    J’osai, seul, m’avancer jusqu’au bord de la rampe
    D’où l’on voit tout au fond vivre le cœur humain.
    Je bondis en arrière à moitié du chemin,
    Frissonnant, éperdu, pâle, les lèvres blanches,
    Comme lorsque vers vous...

  •  
    Le printemps, le printemps ! Tout renaît et fleurit.
    Le vin de la jeunesse enivre la nature.
    Au bord de chaque haie une rose sourit,
    Et les fils de la Vierge errent à l’aventure ;
    Les abeilles des bois sentent pousser leur dard ;
    C’est le temps de chanter...

  •  
    Satrapes au front pâle,
    Rois des fières cités,
    Dont la verge papale
    Bat les peuples matés,
    Serfs de la glèbe immonde
    Dont le front pleure ou rit,
    Place ! place au Maudit
    Sur la route du monde !

    Les cèdres des Libans et les rois des humains...

  •  
    I

    La poésie au cœur et la harpe à l’épaule,
    Libres comme l’éclair dont s’embrase le pôle ;
    Nous marchons sous le grand ciel bleu.
    Appuyant notre main sur un bâton de saule,
    En chantant l’avenir et Dieu.

    De notre vie, amis, voilà te beau poëme ;...

  •  
    O ma belle brune aux yeux bleus,
    Vagabonde enfant des Bohèmes,
    Laisse-moi lire dans tes yeux,
    De ton regard les longs poèmes.

    Derrière le rideau des bois
    Le soleil va cacher son orbe ;
    Assoupis un moment ta voix
    Et les refrains de ton théorbe....

  •  
    Quand Christophe Colomb eut enfin découvert
    Ce continent lointain qu’on croyait chimérique,
    Il mourut loin du sol qu’il avait entr’ouvert,
    Et Vespuce donna son nom à l’Amérique.

    Si la femme portait le nom doux et chéri
    De son premier amant, Anglais,...