Émile Verhaeren

  • Les jours de rage militaire,
    Quand vibre et siffle et passe et se répand partout
    L’obus précis, ardent, volant et fou...

  • Les toits semblent perdus
    Et les clochers et les pignons fondus,
    Par ces matins fuligineux et rouges,
    Où, feux à feux, des signaux bougent.

    Une courbe de viaduc énorme
    Longe les quais mornes et uniformes ;
    Un train s’ébranle immense et las...

  •  

    L’azur est scintillant

    De grands nuages blancs
    Qui vont, viennent et passent ;
    Comme des balles dans l’espace
    Le tablier mouvant des blés
    Projette

    Jusques au ciel les alouettes.

    ...
  •  
    Allez-vous-en, allez-vous-en,
    L’auberge entière est aux passants.

    — Elle est à nous, elle est à nous,
    Depuis bientôt trois...

  • L’air se durcit, le gel va ressaisir la nuit.
    Les roses du pignon tremblent au vent qui passe,
    Une dernière abeille entre dans les fleurs lasses,
    Et tout à coup s’angoisse et brusquement s’enfuit.

    Les mille bruits du soir montent des vieux villages,
    Plus nets et...

  •  

    L’air est humide, épais et gras ;

    Taches de deuil, des oiseaux planent
    Auprès des sacs bondés qui s’alignent là-bas ;
    De terre en terre, ici, plus loin, par tas,
    À feux larges, brûlent les fanes.

    Mélancoliques et...

  • Plaines au Nord et mornes nues !…
    Les cavales des automnes chenues
    Que déchiraient des éperons d’éclair
    Tannaient le sol ou piétinaient la mer.

    Elles traînaient, à travers nuit,
    Leurs chariots de bruit,
    Si lourdement, leurs chariots de...

  • Un catafalque d’or surgit au fond des soirs,
    Quand les astres, comme des lampes,
    Brûlent, en étageant leurs rampes,...

  • Hélas ! en aucun lieu sous le soleil,
    Bannière au clair, ne s’exaltent les chevauchées
    Des escadrons bondissants et...

  • Frère Jacques, frère Jacques,
    ...