Émile Verhaeren

  • Tatillonnes et frénétiques,

    Les sonnettes dansent à l’huis
    Des petites boutiques,

    Les sonnettes de la Saint-Guy.

    On n’entend qu’elles

    Dans les ruelles,
    Les jours...

  • La rue énorme et ses maisons quadrangulaires
    Bordent la foule et l’endiguent de leur granit
    Œillé de fenêtres et de porches, où luit
    L’adieu, dans les carreaux, des soirs auréolaires.

    Comme un torse de pierre et de métal debout,
    Avec, en son...

  • En chaque enclos, l’été ; l’hiver, sous chaque toit,

    Où la province
    S’attable, au jour le jour, et boit,
    Le bourgmestre est prince,

    Mais le brasseur est roi.

    Sa...
  • BELLE SANTÉ

    Belle santé,
    Qui me reviens après m’avoir quitté,
    Voici mon front, mes bras, mes épaules, mon torse
    Qui tressaillent une fois encor
    À te sentir rentrer et revivre en mon corps
    Avec ta force....

  •  
    Au coeur de la moisson dont s’érigent les ors
    Quand la clarté se boit, se mange et se respire,
    Je suis tes pas aux champs, et...

  • À l’orient du pré, dans le sol rêche
    Est là, pour à toujours, qui grelotte, la bêche
    Lamentable et nue ;
    Sous le ciel sec, la terre sèche ;
    Et rien, sinon la maigre bêche,
    Latte de bois mort, latte de bois nu...

  • Avec ton ciel de nacre et d’ambre

    Tu rehausses les champs, les prés et les villages,
    Ô mois des beaux nuages,
    Septembre !

    La croupe des chevaux et le soc des charrues,
    Et le gars lent qui les conduit, par les labours,
    Sous...

  • C’est un bazar, au bout des faubourgs rouges :
    Étalages bondés, éventaires ventrus.
    Tumulte et cris brandis, gestes bourrus et crus,
    Et lettres d’or, qui soudain bougent,
    En torsades, sur la façade.

    Chaque matin, on vend, en ce bazar,
    Parmi...

  • Baudouin Bras de Fer

    La mer s’est retirée enfin, comme à regret.
    Un pays rude émerge avec ses terres basses
    Et s’enfle et vit — tandis qu’...

  • LE BANQUET DES GUEUX

    La joie

    Des yeux qui voient
    S’emplir, jusques aux bords,
    Les hanaps d’or,...