Émile Verhaeren

  •  
    Avec des flûtes dans leurs mains,
    ...

  • Sur un échafaud noir, tu porteras ta tête
    Et sonneront les tours et luiront les couteaux
    Et tes muscles crîront et ce sera la fête,
    La fête et la splendeur du sang et des métaux.

    Et les pourpres soleils et les soirs sulfuriques,
    Les soirs et les soleils,...

  • La lune, avec son œil vide et glacé, regarde
    L’hiver régner immense et blanc sur le sol dur ;
    La nuit est d’un total et translucide azur ;
    Le vent, comme un couteau, soudain, passe et poignarde.

    Aux horizons, là-bas, les longs chemins du gel
    Semblent, toujours plus...

  • Les nuits, les jours,

    Toujours,
    Avec des gestes lents, avec de lentes gloses,
    Autour des foyers clairs ou des âtres moroses,
    Invariablement,

    Tous ils en causent.

    ...
  • LE TÉMÉRAIRE

    I

    L’âme du Téméraire était une...
  • L’âme du Téméraire était une forêt
    Pleine d’arbres géants et de fourrés secrets
    Où se croisaient de grands chemins tracés sans règles ;
    Mais par dessus volaient, jusqu’au soleil, les aigles.

    L’impatience éperonnait sa volonté ;
    Il fermentait d’orgueil et d’...

  •  

    Une vie âpre et sourdement myriadaire

    S’y concentre en assauts et s’y disperse en bonds ;
    Mille insectes furtifs, grouillants et solitaires,
    Sous la mousse dorée v taraudent les troncs.

    Carabes bleus, charançons roux, mouches...

  • SUR LES QUAIS

    Te souvient-il, te souvient-il
    De ces longs soirs d’avril
    Qui, tantôt clairs et tantôt sombres,
    Faisaient mouvoir de vastes ombres,
    De plaine en plaine, sur la mer ?
    Comme du fond d’un pourpre...

  • SUR LES MÔLES DU PORT

    Le soir quand je m’en vais par la côte marine
    Vers l’océan et sa rumeur,
    Je serre mes deux mains sur ma creuse...

  • LA STATUETTE

    C’était un jeu de quilles

    Dont la quille du milieu,
    Peinte en rouge, peinte en bleu,
    Était...