À M. l’abbé Courtin |
Guillaume Amfrye de Chaulieu |
1659 |
French |
Abbé, dont le discours flatteur,
Qu’avec grace ta Muse étale,
Vient par un murmure enchanteur
Tâcher d’endormir ma morale ;
Tu crois qu’avec avidité,
Déjà l’Amour-propre enchanté
Avale la... |
À M. Olivier |
Frédéric Monneron |
1833 |
French |
Quand les chênes moussus, vieillis dans les bruyères,
Sur un sol clairsemé d’ombres et de lumières,
Se dorent aux rayons du soir...
Lorsqu’aux pentes des monts parfumes et plus sombres
Danse sous les noyers un léger réseau d’ombres,
Souvent j’ai... |
A M. Racine |
Nicolas Boileau |
1674 |
French |
Que tu sais bien, Racine, à l'aide d'un acteur, Emouvoir, étonner, ravir un spectateur ! Jamais Iphigénie en Aulide immolée N'a coûté tant de pleurs à la Grèce assemblée, Que dans l'heureux spectacle à nos yeux étalé En a fait sous son nom verser la Champmeslé. Ne... |
À M. Soulange M*** |
Dominique Rouquette |
1830 |
French |
Fortunate senex !
(VIRGILE.)
Dives opum variarum.
(VIRGILE.)
O fortuné vieillard ton sort me fait envie [1] !
Que ne puis-je, imitant ta solitaire vie,
Comme toi... |
A M. V. H. |
Alfred de Musset |
1834 |
French |
Sonnet
Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses, Pour savoir, après tout, ce qu'on aime le mieux, Les bonbons, l'Océan, le jeu, l'azur des cieux, Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.
Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine... |
À M. Victor Hugo |
Alcide de Beauchesne |
1820 |
French |
Quand l’émeute hurla dans nos faubourgs malades,
Quand le peuple, pour voir s’en aller le vieux roi,
Stupide, escalada les hautes barricades,
Ce jour-là je songeais à toi !
À toi, dont... |
À M. Victor Hugo |
Amable Tastu |
1818 |
French |
On croirait que les Muses se sont retirées pour jamais,
qu’Apollon se reviendra plus, tant ils semblent sourds à la voix
du poète.
VIDA , traduction de Le Batteux , ch. 2.
Heureux qui, dans l’essor d’une verve facile,
Soumet à ses... |
A M. Victor Hugo |
Aloysius Bertrand |
1824 |
French |
Le livre mignard de tes vers, dans cent ans comme aujourd'hui, sera le bien choyé des châtelaines, des damoiseaux et des ménestrels, florilège de chevalerie, Décaméron d'amour qui charmera les nobles oisivetés des manoirs.
Mais le petit livre que je te dédie,... |
À M. W.F. en réponse à ses vers |
Auguste Lacaussade |
1835 |
French |
Alors que de Colomb la barque courageuse,
Déployant sur les flots son aile aventureuse,
Allait braver l'abîme et l'onde et le trépas ;
Redoutant pour sa nef la tourmente et l'orage,
Des amis alarmés déploraient son courage ;
Mais lui.... ne les écouta pas... |
A M... |
Salvador Díaz Mirón |
1873 |
Spanish |
¿Detenerme? ¿Cejar? ¡Vana congoja!
La cabeza no manda al corazón.
Prohibe al aquilón que alce la hoja,
no a la hoja que ceda al aquilón!
¡Cuando el torrente por los campos halla
de pronto un dique que le dice: atrás,
podrá saltar o desquiciar la valla ... |
A ma belle lectrice |
Louis Bouilhet |
1845 |
French |
Oh ! Votre voix sonnait brève, lente ou pressée, Suivant les passions et les rhythmes divers, Puis, s'échappant soudain légère et cadencée, Sautait, comme un oiseau, sur les branches du vers !
Moi - j'écoutais - perdu dans de lointains concerts, Ma pauvre poésie à... |
À ma chambre |
Victor Escousse |
1833 |
French |
De mon indépendance,
Adieu, premier séjour,
Où mon adolescence
A duré moins d'un jour !
Bien que peu je regrette
Un passé déchirant,
Pourtant, pauvre chambrette,
Je... |
A ma femme endormie |
Charles Cros |
1865 |
French |
Tu dors en croyant que mes vers Vont encombrer tout l'univers De désastres et d'incendies ; Elles sont si rares pourtant Mes chansons au soleil couchant Et mes lointaines mélodies.
Mais si je dérange parfois La sérénité des cieux froids, Si... |
A ma fille |
Victor Hugo |
1844 |
French |
O mon enfant, tu vois, je me soumets. Fais comme moi : vis du monde éloignée ; Heureuse ? non ; triomphante ? jamais. -- Résignée ! --
Sois bonne et douce, et lève un front pieux. Comme le jour dans les cieux met sa flamme, Toi, mon enfant, dans l'azur... |
À ma fille Adèle |
Victor Hugo |
1908 |
French |
Tout enfant, tu dormais près de moi, rose et fraîche,
Comme un petit Jésus assoupi dans sa crèche ;
Ton pur sommeil était si calme et si charmant
Que tu n’entendais pas l’oiseau chanter dans l’ombre ;
Moi, pensif, j’aspirais toute la douceur sombre
Du... |
A ma fille Adèle |
Victor Hugo |
1844 |
French |
Tout enfant, tu dormais près de moi, rose et fraîche, Comme un petit Jésus assoupi dans sa crèche ; Ton pur sommeil était si calme et si charmant Que tu n'entendais pas l'oiseau chanter dans l'ombre ; Moi, pensif, j'aspirais toute la douceur sombre Du mystérieux... |
À ma fille Sarah |
Galoppe d’Onquaire |
1852 |
French |
Tu fus, pendant treize ans, l’ange de la famille :
Notre unique bonheur, ce fut toi, douce fille,
Toi, dont le cœur si pur et le front si joyeux
Ont fait de notre vie un soleil radieux…
Il me souvient encor de ta première enfance ;
Je revois ton berceau, blanc comme... |
À ma grand’mère |
Frédéric Monneron |
1833 |
French |
Ainsi cette mère chérie
Échangea la pâle clarté
Du triste soir de cette vie
Pour l’aube de l’éternité.
Bénissons son heure dernière !
Ne la cherchons plus dans ces lieux.
Rien n’étant parfait sur la terre,... |
A ma jument souris |
Tristan Corbière |
1865 |
French |
Pas d'éperon ni de cravache,
N'est-ce pas, Maîtresse à poil gris ...
C'est bon à pousser une vache,
Pas une petite Souris.
Pas de mors à ta pauvre bouche :
Je t'aime, et ma cuisse te touche.
Pas de selle, pas d'... |
À ma mère |
Théodore de Banville |
1843 |
French |
Ô ma mère et ma nourrice !
Toi dont l'âme protectrice
Me fit des jours composés
Avec un bonheur si rare,
Et qui ne me fus avare
Ni de lait ni de baisers !
Je t'adore, sois bénie.
Tu berças dans l'harmonie
Mon esprit aventureux,
Et loin du... |