Stances |
Jean Regnault de Segrais |
1663 |
French |
Doux ruisseaux coulez sans violence, Rossignols modérez votre voix ; Taisez-vous, Zéphyrs, faites silence, C'est Iris qui chante dans ces bois.
Je l'entends et mon coeur qu'elle attire La connaît à ses divins accents, Aux transports que sa douceur m'... |
Stances |
Jean Bertaut |
1582 |
French |
Ne vous offensez point, belle ame de mon ame, De voir qu'en vous aymant j'ose plus qu'il ne faut : C'est bien trop haut voller, mais estant tout de flame Ce n'est rien de nouveau si je m'éleve en haut.
Comme l'on voit qu'au ciel le feu tend et s'élance, Au ciel... |
Stances |
Pierre de Ronsard |
1555 |
French |
J'ay varié ma vie en devidant la trame Que Clothon me filoit entre malade et sain, Maintenant la santé se logeoit en mon sein, Tantost la maladie extreme fleau de l'ame.
La goutte ja vieillard me bourrela les veines, Les muscles et les nerfs, execrable douleur,... |
Stances |
Théophile Gautier |
1842 |
French |
Maintenant, dans la plaine ou bien dans la montagne, Chêne ou sapin, un arbre est en train de pousser, En France, en Amérique, en Turquie, en Espagne, Un arbre sous lequel un jour je puis passer.
Maintenant, sur le seuil d'une pauvre chaumière, Une femme, du... |
Stances |
Charles-Timoléon de Sigogne |
1586 |
French |
Cheveux de couleur de bécasse, Frisés de fort mauvaise grâce, Pantaines* de diables errants, Je ne veux rien de votre tresse, Que six couples et une laisse, Pour conduire mes chiens courants.
Beau teint de couleur de châtagne Tributaire du roi d'... |
Stances |
Siméon-Guillaume de La Roque |
1581 |
French |
Un amant qui poursuit les beaux yeux d'une dame, Et qui les a choisis pour miroir de son âme, Qui trompe son esprit aux rais de tel flambeau, S'encourt hâtivement à son heure dernière, Comme celui qui suit d'un ardant la lumière Qui le conduit au fleuve où il fait... |
Stances |
François Payot de Linieres |
1665 |
French |
Le destin avec ma famille M'a traîné loin de cette ville En ces lieux où je me déplais. Hélas ! je suis à la campagne, Où je ne sais ce que je fais, Sinon des châteaux en Espagne.
J'y fuis celui qui s'embarrasse Dans les fatigues de la chasse,... |
Stances |
Alfred de Musset |
1834 |
French |
Je méditais, courbé sur un volume antique, Les dogmes de Platon et les lois du Portique. Je voulus de la vie essayer le fardeau. Aussi bien, j'étais las des loisirs de l'enfance, Et j'entrai, sur les pas de la belle espérance, Dans ce monde nouveau.
... |
Stances - A une Demoiselle... |
Vincent Voiture |
1623 |
French |
A une Demoiselle qui avoit les manches de sa chemise retroussées et sales.
Vous qui tenez incessamment, Cent Amans dedans vostre manche, Tenez-les au moins proprement, Et faittes qu'elle soit plus blanche.
Vous pouvez avecque raison, ... |
Stances - sur une Dame... |
Vincent Voiture |
1623 |
French |
sur une Dame, dont la juppe fut retroussée en versant dans un carrosse, à la campagne.
Philis, je suis dessous vos loix, Et sans remede à cette fois, Mon ame est vostre prisonniere : Mais sans justice et sans raison, Vous m'avez pris par le... |
Stances à l'Inconstance |
Etienne Durand |
1602 |
French |
Esprit des beaux-esprits, vagabonde Inconstance, Qu'Éole roi des vents avec l'onde conçut Pour être de ce monde une seconde essence, Reçois ces vers sacrés à ta seule puissance, Aussi bien que mon âme autrefois te reçut.
Déesse qui partout et nulle part demeure... |
Stances à la châtelaine |
Gaston Couté |
1896 |
French |
Madame, c'est moi qui viens. Moi, cela ne vous dit rien ! Je viens vous chanter quand même Ce que mon coeur a rimé Et si vous voulez m'aimer ? Moi : c'en est un qui vous aime !
Oh ! vos mains, dont les pâleurs Bougent, en gestes de fleurs Qu'un peu... |
Stances à la princesse Marie |
Henri Blaze de Bury |
1839 |
French |
Certes, chacun le sait, la froide indifférence,
De son souffle glacé flétrit tout aujourd’hui ;
Le cœur reste insensible à la peine d’autrui ;
Et ce siècle d’essais, de lutte et de souffrance,
N’a de tant de travaux encor gardé pour lui
Qu’un doute amer,... |
Stances à Thirsis |
Honorat de Bueil, seigneur de Racan |
1630 |
French |
Thirsis, il faut penser à faire la retraite : La course de nos jours est plus qu'à demi faite. L'âge insensiblement nous conduit à la mort. Nous avons assez vu sur la mer de ce monde Errer au gré des flots notre nef vagabonde ; Il est temps de jouir des délices du... |
Stances amoureuses de la Reine de Navarre |
Marguerite de Valois, dite la reine Margot |
1584 |
French |
(extraits)
J'ai un ciel de désir, un monde de tristesse, Un univers de maux, mille feux de détresse, Un Etna de sanglots et une mer de pleurs. J'ai mille jours d'ennuis, mille nuits de disgrâce, Un printemps d'espérance et un hiver de glace ; De soupirs... |
Stances au sommeil |
Siméon-Guillaume de La Roque |
1581 |
French |
Sommeil, fils de la Nuit, doux repos de notre âme, Qui fait ma belle Nymphe en son lit reposer, Puisque ton charme peut son esprit amuser, Plonge dans l'eau d'oubli le courroux qui l'enflamme.
Fais-lui voir en dormant le regret qui me ronge, La portant au réveil... |
Stances aux étoiles |
Charles Gill |
1891 |
French |
Étoiles ! tourbillon de poussière sublime
Qu’un vent mystique emporte au fond du ciel désert,
À vouloir vous compter, notre calcul se perd
Dans le vertigineux mystère de l’abîme.
Étoiles, tourbillon de poussière sublime !
Le puissant télescope ouvre son œil en... |
Stances chrétiennes |
Claude Hopil |
1609 |
French |
Superbes qui pensez, en dédaignant la mort, Trouver dessus la terre une éternelle base, Pour y fonder un bien non tributaire au sort, La vie est un soupir, et la mort une extase.
Notre vie attachée à un faible filet Gît et pend sur le bord de la mourante lèvre... |
Stances de l'absence |
Etienne Durand |
1602 |
French |
En vain par les destin, redoutables enfers, Vos cachots sont remplis de supplices divers Pour punir les forfaits des criminelles âmes, Étant comme elles sont absentes de leur dieu, Cette absence les doit tourmenter en ce lieu Plus rigoureusement que vos fouets ni... |
Stances de l'impossible |
Amadis Jamyn |
1565 |
French |
L'été sera l'hiver et le printemps l'automne, L'air deviendra pesant, le plomb sera léger : On verra les poissons dedans l'air voyager Et de muets qu'ils sont avoir la voix fort bonne. L'eau deviendra le feu, le feu deviendra l'eau Plutôt que je sois pris d'un autre... |