Chaque peuple, à son tour, ceindra le diadème.

Parmi les monuments élevés par nos pères,
Parmi les temples saints, les palais séculaires,
Les gigantesques tours au belliqueux beffroi,
Mon œil, noble Statue, en remontant l’histoire ,
Cherche...

L’aventurier, d’un sang plus pur qu’un sang royal,
Etant né de celui des belles républiques,
Appuie aux étriers d’airain ses pieds obliques,
Et, du bras gauche, enlève et retient son cheval.

II ouvre l’autre bras dans un geste loyal,
Ayant choisi, d’un cœur dévot à...

 
Ceci, c’est donc Voltaire !
                                   Oui, je reconnais là
Ce « sourire hideux » que Musset flagella.
Le bronze grandit l’homme et lui donne du torse ;
Mais c’est bien là toujours la même lèvre torse,
Qui, de miel pour les rois ― ô...

1

Depuis les jours où Zeus, dans Athènes visible,
Levait son front d’ivoire et d’or vers le soleil,
Où la Grèce adorait la splendeur indicible
Du visage auquel nul visage n’est pareil,
Jamais forme, bravant le bloc...

 
Le sculpteur modèle l’argile ;
Puis, prenant le marbre indocile,
Le pétrit dans sa main habile
Avec un patient effort ;

Ou bien sous sa fière tutelle
Il soumet le bronze rebelle :
Si la matière en est moins belle,
Pour vaincre le temps il est...

 
Quelques hommes sont nés pour un nouveau Sina,
À d’immortels desseins Dieu les prédestina.
Contre leur volonté tout obstacle se brise.
Ils marquent leur chemin, d’un lumineux sillon,
Et sur leur chef flamboie un lambeau du rayon
Qui couronnait jadis la tête...

XXXVI

Il semblait grelotter, car la bise était dure.
C’était, sous un amas de rameaux sans verdure,
Une pauvre statue, au dos noir, au pied vert...

Poet: Victor Hugo

 
Le bronze colossal domine l’Océan,
Où New-York, plein d’orgueil, mire son front géant,
Où la vaste cité, nouvelle Babylone,
Projette l’aveuglant éclat qui la couronne.
Il nargue les assauts formidables des vents
Et se rit des crachats que les grands flots...

Passants, vous trouvez à redire
Qu’on ne voit ici rien gravé
De l’acte le plus relevé
Que jamais l’histoire ait fait lire :
La raison qui vous doit suffire,
C’est qu’en un miracle si haut
Il est meilleur de ne rien dire
Que ne dire pas ce qu’il faut....

Eh quoi ! dans cette ville d’eaux,
Trêve, repos, paix, intermêde
Encor toi de face ou de dos ;
Beau petit ami : Ganymède !

L’aigle t’emporte, on dirait comme
A regret de parmi des fleurs
Son aile d’élans économe
Semble te vouloir par ailleurs

...