J'ai suivi les conseils d'une triste sagesse.
Je suis donc sage enfin ; je n'ai plus de maîtresse.
Sois satisfait, mon cœur. Sur un si noble appui
Tu vas dormir en paix dans ton sublime ennui.
Quel dégoût vient saisir mon ame consternée,
Seule dans elle-même, hélas ! emprisonnée ?
Viens, ô ma lyre ! ô toi mes dernières amours;
(Innocentes du...
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C’était la nuit ardente et le retour du bal ;
Vaincue et triomphante et chastement lascive,
Elle disait d’un ton de bien-être : J’ai mal !…
Les roses s’effeuillaient sur sa tête pensive
Où murmurait encor l’âme des violons ;
Son pied avait parfois un spasme mélodique.
Le mouchoir de dentelle au bout de ses doigts longs
Glissait ; et sur les bras du... -
Les astres pâlissaient au fond des cieux sublimes ;
L’aube d’un doux rayon charmait déjà les cimes
Des montagnes à l’Orient ;
Des souffles parfumés erraient, et c’était l’heure
Où l’homme, avec le jour, l’âme fraîche et meilleure,
L’esprit clair, s’éveille en priant.La parole du Maître embellissait l’étude.
Dans une... -
XLIV
à Mademoiselle Louise B.SAGESSEI— Ainsi donc rien de...
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Polybe, le vieillard aux secrets merveilleux,
Que cent ans de sagesse ont fait semblable aux dieux,
Assis près de Clydès le pâtre sur la mousse,
Écoute, en lui parlant, descendre la nuit douce,
Et regarde, pensif, dans .le golfe désert
Les constellations se lever sur la mer...
Clydès est pur et doux ; sa chevelure brune
Couvre un beau front... -
L’ILLUSIONLaisse à ceux qui se croient des vivants, l’épouvante
De sentir, dans leur forme innombrable et mouvante,
Leur fibre s’endurcir et s’assécher leurs os,
Dans ses lacis profonds aux mailles refroidies,
Leur chair se faire pierre, et des veines roidies
Epaissir les tissus et figer les réseaux.Laisse-leur la douleur qui...
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Ô Papillon si j’étais toi
Que j’eusse puissance de Roi
Sur l’odorante fleur qui naît ou meurt sous moi, ─N’arrêterais certes mon aile
Sur une fleur qui n’est que belle,
Mon amour serait pour la pensée immortelle.Dame Abeille si comme toi
Pouvais creuser... -
Ô vous, qui passez comme l'ombre
Par ce triste vallon des pleurs,
Passagers sur ce globe sombre,
Hommes! mes frères en douleurs,
Ecoutez : voici vers Solime
Un son de la harpe sublime
Qui charmait l'écho du Thabor :
Sion en frémit sous sa cendre,
Et le vieux palmier croit entendre
La voix du vieillard de Ségor!
Insensé le mortel qui pense... -
Mon bon ami, poëte aux longs cheveux,
Joueur de flûte à l'humeur vagabonde,
Pour l'an qui vient je t'adresse mes voeux :
Enivre-toi, dans une paix profonde,
Du vin sanglant et de la beauté blonde.
Comme à Noël, pour faire réveillon
Près du foyer en flamme, où le grillon
Chante à mi-voix pour charmer ta paresse,
Toi, vieux Gaulois et fils du bon Villon,... -
Si un prince ou un gouverneur
Ne sait soi-même se conduire,
Comment pourra-t-il par honneur
A bien vivre les siens induire ?