• Deux chats qui descendaient du fameux Rodilard,
    et dignes tous les deux de leur noble origine,
    Différaient d'embonpoint. L'un était gras à lard;
          C'était l'aîné: sous son hermine,
          D'un chanoine il avait la mine,
    Tant il était dodu, potelé, frais et beau.
          Le cadet n'avait que la peau
          Collée à sa tranchante échine.
    Cependant...

  • Nous avons tout changé. — Tout ! c’était trop, peut-être.
    — Tout est brisé, détruit : nous n’avons plus de maître,
    Plus de législateurs,… ou nous le sommes tous.
    — Tant pis pour votre empire et pour chacun de vous.
    Je conviens volontiers que la suite des âges
    Amène d’autres goûts et veut d’autres visages.
    Les Grecs et les Romains ont eu de fort beaux jours...

  • Sur les bords africains, aux lieux inhabités
    Où le char du soleil roule en brûlant la terre,
    Deux énormes lions, de la soif tourmentés,
    Arrivèrent au pied d’un désert solitaire.
    Un filet d’eau coulait, faible et dernier effort
    De quelque naïade expirante.
    ...

  • J’ai vu…, oh ! dites-moi, était-ce le présent que je voyais, ou
    l’avenir ? J’ai vu dans la lice la muse anglaise s’élancer vers une
    couronne.

    À peine distinguait-on deux buts à l’extrémité de la car-
    rière : des chênes ombrageaient l’un, autour de l’autre des pal-
    miers se dessinaient dans l’éclat du soir.

    Accoutumée à de semblables...

  • Cette pauvre raison, dont l'homme est si jaloux,
    N'est qu'un pâle flambeau qui jette autour de nous
           Une triste et faible lumière;
    Par delà, c'est la nuit. Le mortel téméraire
    Qui veut y pénétrer marche sans savoir où.
    Mais ne point profiter de ce bienfait suprême,
    Éteindre son esprit et s'aveugler soi-même,
           C'est un autre excès non moins...

  •  

    LE POÈTE

    Oui, le reproche est juste, et je sens qu'à mes vers
    La rime vient toujours se coudre de travers.
    ...

  •  
    O Toi, l’être infini dans le temps, dans l’espace,
    Toi qui vis immuable au sein du mouvement,
    O Toi ! l’être invisible et l’être à triple face,
    Esprit un ; existant universellement !
    O Toi ! que nul ne peut comprendre,
    Que nulle image ne peut rendre.
    Toi qui n’as pas de cause et qui n’a pas de lieu,
    Qui fais, étreins, emplis, maintiens tout par...

  •  
    Madame Engueule.
    J'aurons l'divorce ma commère,
    En dépit de nos calotins ;
    Avec leux quatre mots latins (bis)
    Du mariage, ils font eunn galère,
    Et l'sacrement nous plonge encore
    Au fond d'l'enfer après la mort. (bis)

    Jeune brebis douce et gentille
    ...

  • C’est vainement, Fréron, qu’en tes sages écrits
    Dévouant nos cotins à de justes mépris,
    Tu prétens, du bon goût retarder la ruine ;
    C’en est fait : sur ces bords, où le vice domine,
    Plus puissante, renaît l’hydre des sots rimeurs,
    Et la chûte des arts suit la perte des mœurs.
    ...

  • Un Ecrit clandestin n’est pas d’un honnête homme,
    Quand j’attaque quelqu’un, je le dois & me nomme.

    NE prétends plus, Fréron, par tes savants efforts $
    Détrôner le faux-Goût, qui règne fur nos bords >
    Depuis que nous pleurons Flnnocence exilée :
    Sous tes mâles écrits, vainement accablée,
    On voit renaître entíôr Ffíydre des sots rimeurs 5
    Et la...