Nicolas Gilbert

  • (extrait)

    Vous que l'on vit toujours chéris de la fortune,
    De succès en succès promener vos désirs,
    Un moment, vains mortels, suspendez vos plaisirs :
    Malheureux... ce mot seul déjà vous importune ?
    On craint d'être forcé d'adoucir mes destins ?
    Rassurez-vous...

  • (Fragments)

    ... Eh ! quel temps fut jamais en vices plus fertile ?
    Quel siècle d'ignorance, en beaux faits plus stérile,
    Que cet âge nommé siècle de la raison !
    Tout un monde sophiste, en style de sermon,
    De longs écrits moraux nous ennuie avec zèle,
    Et l'...

  • L'univers est un temple où l'on voit l'injustice
    Se targuer sur l'autel, un sceptre dans la main.
    La modeste vertu, victime du dédain ;
    Y marche l'oeil baissé devant l'éclat du vice ;
    Et les pâles talents, couchés sur des grabats,
    Y veillent consumés, par la faim qui...

  • et composée par l'auteur huit jours avant sa mort


    J'ai révélé mon coeur au Dieu de l'innocence ;
    Il a vu mes pleurs pénitents.
    Il guérit mes remords, il m'arme de constance ;
    Les malheureux sont ses enfants.

    Mes ennemis, riant, ont dit dans leur colère...

  • Forêts solitaires et sombres,
    Je viens, dévoré de douleurs,
    Sous vos majestueuses ombres,
    Du repos qui me fuit respirer les douceurs.

    Recherchez, vains mortels, le tumulte des villes ;
    Ce qui charme vos yeux aux miens est en horreur :
    Ce silence imposant,...

  •  
    Vous que l’on vit toujours chéris de la fortune,
    De succès en succès promener vos désirs,
    Un moment, vains mortels, suspendez vos plaisirs :
    Malheureux.. Ce mot seul déjà vous importune !
    On craint d’être forcé d’adoucir mes destins !
    Rassurez-vous, cruels...

  • Psaphon. (à part.)

    C’est ce monstre !

    ...
  • J’ai vu l’impiété, de forfaits surchargée,
    Triomphante, et partout en sagesse érigée,
    Sur nos autels déserts marcher impunément :
    Ses soldats, du Très-Haut vainqueurs imaginaires,
    ...

  • Un Ecrit clandestin n’est pas d’un honnête homme,
    Quand j’attaque quelqu’un, je le dois & me nomme.

    NE prétends plus, Fréron, par tes savants efforts $
    Détrôner le faux-Goût, qui règne fur nos bords >
    Depuis que nous pleurons Flnnocence exilée :
    Sous tes...

  • C’est vainement, Fréron, qu’en tes sages écrits
    Dévouant nos cotins à de justes mépris,
    Tu prétens, du bon goût retarder la ruine ;
    C’en est fait : sur ces bords, où le vice domine,
    Plus puissante, renaît l’hydre des sots...