Gavril Derjavine

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    Verbe du temps ! voix de métal !
    Je frémis à ton glas qui sur mon sein retombe ;
    Il m’appelle, il m’appelle, hélas ! ce son fatal,
    Il m’appelle droit à la tombe.
    A peine eus-je entrouvert les yeux
    Au pur rayonnement des cieux,
    Que la mort fit déjà...

  • Le fleuve du temps dans son emportement
    Éparpille au loin les œuvres des Hommes
    Et noie dans l’abîme de l’oubli
    Tous les peuples, les royaumes et leurs rois
    Et si quelque chose doit subsister
    Par le son du cor et de la lyre
    Le gouffre de l’éternité le dévorera...

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    O Toi, l’être infini dans le temps, dans l’espace,
    Toi qui vis immuable au sein du mouvement,
    O Toi ! l’être invisible et l’être à triple face,
    Esprit un ; existant universellement !
    O Toi ! que nul ne peut comprendre,
    Que nulle image ne peut rendre.
    ...