Jean de Paris, bravo ! radieux dans ta loge,
Prodigue à ton patron des sourires d’éloge ;
Tu peux battre des mains à ses prouesses, mais
L’imiter, rarement, le comprendre, jamais.
L’escrime fatigua tes mains inoccupées ;
Ton pistolet au tir abattit cent poupées,
Par ta canne dansante un enfant effleuré
Pleure, et tu le tueras parce qu’il a pleuré...
-
-
Dorat, d’une certaine main,
Osant emprises malaisees,
Dans le pré Gregeois et Romain,
... -
IOh ! mon Jean Duseigneur, que le siècle où nous sommes
Est mauvais pour nous tous, oseurs et jeunes hommes,
Religieux de l’art que l’on nous a gâté !
L’on ne croit plus à rien ; — le stylet du sarcasme
A tué tout amour et tout enthousiasme ;
Le présent est désenchanté.L’on cherche, l’on raisonne ; au fond de chaque chose
On... -
Cette nouvelle m’arrive à la Fête-Dieu.
Jeanne, c’est l’époque où les blés sont bleus,
Jeanne, les petites filles douces à faire pleurer se préparent
à chanter en foulant les campanules gorgées d’azur.
Avec de l’eau sucrée (on donne le sucre) on sépare
leurs cheveux en beaucoup de petites tresses pures...
Ô enfant ! Jeanne, sois bénie de Dieu,
car la... -
Lecteur, prompt à nous consoler,
Toi qui sais encore voler,
Comme l’abeille, au miel attique,
Ton enthousiaste rumeur
Encourage le doux rimeur,
O voix émue et sympathique !O mon ami, c’est déjà vieux !
Depuis dix ans, les envieux,
Acharnés sur la même lime,
Ensanglantent... -
Lamartine a chanté le lac au frais rivage,
Aux flots berçant Elvire avec des bruits charmants.
Ses vers mélodieux trouveront d'âge en âge
Des échos immortels dans le cœur des amants.Byron, livrant sa voile à la vague qui gronde,
O farouche Océan ! célébrait ta grandeur ;
Contemplait, au miroir agité de ton onde,
Tes abîmes béants, moins profonds que... -
Du couvent troublant le silence,
Arrive, avec son bruit pressé,
Une voiture d’ambulance.
On amène un soldat blessé.Sur sa capote le sang brille ;
Il boite, éreinté par l’obus.
Son fusil lui sert de béquille
Pour descendre de l’omnibus.C’est un vieux aux moustaches rudes,
Galonné d’un triple chevron,
Qui hait les cagots et les... -
I
Toi dont la courbe au loin, par le couchant dorée,
S’emplit d’azur céleste, arche démesurée ;
Toi qui lèves si haut ton front large et serein,
Fait pour changer sous lui la campagne en abîme,
Et pour servir de base à quelque aigle sublime
Qui viendra s’y poser et qui sera d’airain !O vaste...
-
Quand les fleurs de mon choix te décoraient la taille,
T’en souviens-tu ? C’était dans les bois de Saint-Gloud.
Un avion planait par le soir calme et doux
Et blasonnait le ciel du côté de Versailles.
Son bruit rude et guerrier nous donnait à songer :
« Quand donc s’en ira-t-il vers les pays féroces,
Par-dessus l’ennemi qui se terre en ses fosses,... -
Sur les fumiers, tassés par blocs,
Au petit jour, chante le coq.Et tous les coqs du voisinageDe cris touffus et angoissés
Lui répondent, le cou dressé,
Comme un bâton dans leur plumage.
Morte de sommeil lourd,
Une servante en jupons rouges,
...