Qu'un autre chante de Délie
Le corsage ou la blanche main,
Les bras ou la jambe arrondie,
Les beaux yeux, la bouche ou le sein.
Je veux chanter
Et répéter
Qu'avec ses pieds Lise a fait ma conquête ;
Ses pieds jolis
Sont si petits,
Qu'il m'est permis,
Je crois, d'en être épris.
Que de tourments l'amour m'apprête !
Depuis l'...
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Tes petits souliers noirs grillés comme une cage
Emprisonnent tes pieds plus vifs que des oiseaux,
Laissant voir à travers leurs délicats réseaux
Tes bas coloriés fleuris comme un langage.Ils ont le glissement du vent dans le bocage,
La grâce tournoyeuse et grêle des fuseaux,
L’air mutin de l’abeille aux pointes des roseaux
Ou de la... -
Ils ont pour promenoir
Des vallons verts et mornes.
Quels prés, matin et soir,
Ils ont pour promenoir !
À peine à leur front noir
On voit poindre les cornes.
Ils ont pour promenoir
Des vallons verts et mornes.Ils ne peuvent rester
Une minute en place.
Où qu’ils soient à brouter,
Ils ne peuvent rester.
Aussi font-ils... -
Qu'aperçoit-on là bas dans l'ombre ? une lueur
S'élève lourdement du milieu de la place :
Ah ! c'est le feu qui prend, n'en ayons pas frayeur,
Aux menus chalumeaux d'une pauvre paillasse ;
De petits vagabonds déguenillés et noirs,
Debouts, couchés, assis sur le bord des trottoirs,
Regardent tristement les rouges étincelles
Que la bise des nuits emporte... -
LES PETITS VIEUX
En mon pays, au bord d’une route, deux saules tordus et rabougris se penchent l’un vers l’autre, comme s’ils...
Ô France, ton malheur m'indigne et m'est sacré.
Je l'ai dit, et jamais je ne me lasserai
De le redire, et c'est le grand cri de mon âme,
Quiconque fait du mal à ma mère est infâme.
En quelque lieu qu'il soit caché, tous mes souhaits
Le menacent ; sur terre ou là-haut, je le hais.
César, je le flétris ; destin, je le secoue.
Je questionne l'...(I)
La nuit s'est refermée
Comme un calice obscur
Sur la pulpe dorée
Et tiède de la chambre.
La lampe se consume
Sous un arc de silence
Et je ne sais plus rien
Sinon que je suis seul,
Mordu par un désir
Qui se mêle aux rumeurs
Du jardin frissonnant
Sous l'averse nocturne.
Un nom - hier ignoré...Je n'ai jamais compris l'ambition. Je pense
Que l'homme simple trouve en lui sa récompense,
Et le modeste sort dont je suis envieux,
Si je travaille bien et si je deviens vieux,
Sans que mon coeur de luxe ou de gloire s'affame,
C'est celui d'un vieil homme avec sa vieille femme,
Aujourd'hui bons rentiers, hier petits marchands,
Retirés tout au bout du...Comme petits enfants d'une larve outrageuse,
D'un fantôme, ou d'un masque, ainsi nous avons peur,
Et redoutons ta mort, la concevant au coeur
Telle comme on la fait, hâve, triste, et affreuse :
Comme il plaît à la main ou loyale, ou trompeuse
Du graveur, du tailleur, ou du peintre flatteur
La nous représenter sur un tableau menteur,
Nous l'...Une Hirondelle en ses voyages
Avait beaucoup appris.
Quiconque a beaucoup vu
Peut avoir beaucoup retenu.
Celle-ci prévoyait jusqu'aux moindres orages,
Et devant qu'ils fussent éclos,
Les annonçait aux Matelots.
Il arriva qu'au temps que le chanvre se sème,
Elle vit un manant en couvrir maints sillons.
"Ceci ne me plaît pas, dit-elle aux Oisillons :...