Enfants d’un jour, ô nouveau-nés,
Petites bouches, petits nez,
Petites lèvres demi-closes,
Membres tremblants,
Si frais, si blancs,
Si roses !

Enfants d’un jour, ô nouveaux-nés,
Pour le bonheur que vous donnez,
À vous voir dormir dans vos...

Ils s’en reviennent de l’école,
Un livre dans leur petit sac.
— Au loin, on entend le ressac
De la Creuse qui dégringole.

L’aîné rapporte une bricole,
De la chandelle et du tabac.
Ils s’en reviennent de l’école,
Un livre dans leur petit sac.

...

Par ma lèvre et mes doigts ardemment désirés,
O tout petits cheveux échappés et rebelles
Ébauchant sur son front des boucles naturelles
Qu’au flexible persil un Grec eût comparés !

Debout à son miroir, de sa main si légère
Elle prenait plaisir à vous friser encor,...

XI

Petits amis qui sûtes nous prouver
Par A plus B que deux et deux font quatre,
Mais qui depuis voulez parachever
Une victoire où l’on se laissait battre,

Et couronner vos conquêtes d’un coup
Par ce soufflet à la mémoire...

Je n’ai jamais compris l’ambition. Je pense
Que l’homme simple trouve en lui sa récompense,
Et le modeste sort dont je suis envieux,
Si je travaille bien et si je deviens vieux,
Sans que mon cœur de luxe ou de gloire s’affame,
C’est celui d’un vieil homme avec sa...

I

Roulés par d’antiques déluges
Ou par des torrents disparus,
Sur tant de chemins parcourus
Ils ont rencontré des refuges.

Ils gisent au hasard du temps,
À la merci brusque de l’homme,
Dormant leur...

 
Assis le long du mur dans leurs petits fauteuils,
Les deux babys chaussés de bottinettes bleues,
Regardent moutonner des bois de plusieurs lieues
Où l’automne a déjà tendu ses demi-deuils.

Auprès du minet grave et doux comme un apôtre,
Côte à côte ils sont...

Faisant sonner leur gaieté franche
Dans leur beau rire à plein gosier,
Ils massacrent le cerisier,
Et chacun emporte sa branche.

Mais quelle branche ! longue et large,
Toute foisonnante de fruit,
Qui tremble au soleil et reluit
En les inclinant sous sa...

Son chat, son chien, son porc, sa vache et quelques poules ;
Dites, le maigre bien du métayer flamand !
Si, le dimanche, au soir tombant, sa tête est saoule,
Les autres jours, toujours, il peine obstinément.

D’un cœur dont rien ne lasse et l’espoir et l’attente
Il...

Un jour, en lisant Lafontaine,
Je fus me promener aux champs,
Je m'arrêtai dans une plaine,
Où paissaient de beaux moutons blancs ;
Sitôt, ma main quitta mon livre,
Puis, en soupirant, je disais :
Tandis que l'homme essaie à vivre...
Gentils moutons,...