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    Quand ta voix céleste prélude
    Aux silences des belles nuits,
    Barde ailé de ma solitude,
    Tu ne sais pas que je te suis !

    Tu ne sais pas que mon oreille,
    Suspendue à ta douce voix,
    De l'harmonieuse merveille
    S'enivre longtemps sous les bois !

    Tu ne sais pas que mon haleine
    Sur mes lèvres n'ose passer,
    Que...

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    LE BENGALI

    Il était né dans la rizière
    Qui borde l’étang de Saint-Paul.
    Heureux, il vivait de lumière,
    De chant libre et de libre vol.

    Poète ailé de la savane,
    Du jour épiant les lueurs,
    Il disait l’aube diaphane,
    Bercé sur la fataque en fleurs.

    Il hantait les gérofleries
    Aux belles grappes de corail
    Et, parmi les...

  • A M. L’ABBÉ DELILLE.

    O toi, dont la touchante et sublime harmonie
    Charme toujours l’oreille en attachant le cœur,
    Digne rival, souvent vainqueur,
    ...

  •       Une fauvette, dont la voix
    Enchantait les échos par sa douceur extrême,
    Espéra surpasser le rossignol lui-même,
    Et lui fit un défi. L’on choisit dans le bois
    Un lieu propre au combat : les juges se placèrent;
          C’étaient le linot, le serin,
          Le rouge-gorge et le tarin.
    Tous les autres oiseaux derrière eux se perchèrent.
    Deux vieux...

  • Il était né dans la rizière
    Qui borde l’étang de Saint-Paul.
    Heureux, il vivait de lumière,
    De chant libre et de libre vol.

    Poëte ailé de la savane,
    Du jour épiant les lueurs,
    Il disait l’aube diaphane,
    Bercé sur la fataque en fleurs.

    Il hantait les gérofleries
    Aux belles grappes de corail,...

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    Il se méfie du voisinage de l’homme, et cependant il se place
    toujours à la vue de son habitation et à la portée de son ouie.
    Il chante alors un drame inconnu qui a son exorde, son exposition, ses
    récits, ses événemens entremêlés, tantôt des sons de la joie la plus
    éclatante, tantôt de ressouvenir amers et lamentables, qu’il exprime
    par de longs...

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     Vois, sur les violettes
     Brillent, perles des soirs,
     De fraîches gouttelettes !
     Entends dans les bois noirs,
     Frémissants de son vol,
     Chanter le rossignol.

     Reste ainsi, demi-nue,
     A la fenêtre ; viens,
     Mon amante ingénue ;
     Dis si tu te souviens
     Des mots que tu m'as dits,
     Naguère, au paradis !

     La lune...

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    Quand le soleil rit dans les coins,
    Quand le vent joue avec les foins,
    À l’époque où l’on a le moins
              D’inquiétudes ;
    Avec Mai, le mois enchanteur
    Qui donne à l’air bonne senteur,
    Il nous revient, l’oiseau chanteur
              Des solitudes.

    Il habite les endroits frais,
    Pleins de parfums et de secrets,
    Sur les...

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    Comme un vol criard d’oiseaux en émoi,
    Tous mes souvenirs s’abattent sur moi,
    S’abattent parmi le feuillage jaune
    De mon cœur mirant son tronc plié d’aune
    Au tain violet de l’eau des Regrets,
    Qui mélancoliquement coule auprès,
    S’abattent, et puis la rumeur mauvaise
    Qu’une brise moite en montant apaise,
    S’éteint par degrés dans l’arbre, si...

  • Pigeon, votre simple ramage,
    Sans fioriture et sans façon,
    N’est certes pas à l’unisson
    De votre ravissant plumage.

    Pigeon, mon ami, c’est dommage.
    Voulez-vous prendre une leçon ?
    Je vous ferai, filant le son,
    Rossignoler à mon image.

    — Merci, Rossignol, grand merci.
    Si nos gosiers sont faits ainsi,
    C’est qu’ils nous conviennent...