Le Rossignol et le Pigeon

Pigeon, votre simple ramage,
Sans fioriture et sans façon,
N’est certes pas à l’unisson
De votre ravissant plumage.

Pigeon, mon ami, c’est dommage.
Voulez-vous prendre une leçon ?
Je vous ferai, filant le son,
Rossignoler à mon image.

— Merci, Rossignol, grand merci.
Si nos gosiers sont faits ainsi,
C’est qu’ils nous conviennent sans doute.

Quand vient le gentil mois de mai,
Vous chantez pour qu’on vous écoute,
Moi, je chante pour être aimé.

Collection: 
1839

More from Poet

  • Qu’il fait bon aller en rimant
    Des Vaux de Vire aux Vaux de Bures !
    Pour un poète bas-normand,
    Qu’il fait bon aller en rimant !
    Il y trouve le sentiment
    D’Apollon chercheur d’aventures.
    Qu’il fait bon aller en rimant
    Des Vaux de Vire aux Vaux de Bures...

  •  

    Sous le regard charmeur d’un maître audacieux,
    La fonte obéissante, à la fonte agrafée,
    Comme la pierre, au temps d’Amphion et d’Orphée,
    Va-t-elle d’elle-même escalader les cieux ?

    Est-ce un hochet géant d’enfant capricieux ?
    Une tour de Babel ridicule ?...

  • Laboureur, n’est-ce pas qu’elle est belle, la terre,
    Qu’elle est plaisante à l’œil, qu’elle est douce à la main
    Et qu’après un orage il monte de son sein
    Une odeur enivrante, ardente et salutaire ?

    Si tu souris au blé que ta charrue enterre,
    Ce n’est pas seulement...

  • Pigeon, votre simple ramage,
    Sans fioriture et sans façon,
    N’est certes pas à l’unisson
    De votre ravissant plumage.

    Pigeon, mon ami, c’est dommage.
    Voulez-vous prendre une leçon ?
    Je vous ferai, filant le son,
    Rossignoler à mon image.

    — Merci,...

  • Je vous offre, amis lecteurs,
    Un bien gros bouquet des fleurs
            De ma province;
    Pour vous, quand vous aurez lu,
    Et pour moi j’aurais voulu
            Qu’il fût plus mince.

    L’avais-je cueilli pour vous
    Sous l’ombrage frais et doux
            De...