Qu’il fait bon aller en rimant
Des Vaux de Vire aux Vaux de Bures !
Pour un poète bas-normand,
Qu’il fait bon aller en rimant !
Il y trouve le sentiment
D’Apollon chercheur d’aventures.1...
Gustave Le Vavasseur
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Sous le regard charmeur d’un maître audacieux,
La fonte obéissante, à la fonte agrafée,
Comme la pierre, au temps d’Amphion et d’Orphée,
Va-t-elle d’elle-même escalader les cieux ?Est-ce un hochet géant d’enfant capricieux ?
Une tour de Babel ridicule ?... -
Laboureur, n’est-ce pas qu’elle est belle, la terre,
Qu’elle est plaisante à l’œil, qu’elle est douce à la main
Et qu’après un orage il monte de son sein
Une odeur enivrante, ardente et salutaire ?Si tu souris au blé que ta charrue enterre,
Ce n’est pas seulement... -
Pigeon, votre simple ramage,
Sans fioriture et sans façon,
N’est certes pas à l’unisson
De votre ravissant plumage.Pigeon, mon ami, c’est dommage.
Voulez-vous prendre une leçon ?
Je vous ferai, filant le son,
Rossignoler à mon image.— Merci,...
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Je vous offre, amis lecteurs,
Un bien gros bouquet des fleurs
De ma province;
Pour vous, quand vous aurez lu,
Et pour moi j’aurais voulu
Qu’il fût plus mince.L’avais-je cueilli pour vous
Sous l’ombrage frais et doux
De... -
Sur un nid de rencontre, au coin de l’appentis,
La poule couve ; au toit la paille s’amoncelle ;
La hideuse araignée y file à côté d’elle ;
Elle couve en fermant ses yeux appesantis.Les poussins sont éclos avec leurs appétits,
Elle gratte au hasard, fait diète et... -
À soixante ans passés, Jean marche d’un pas ferme.
Jean, depuis cinquante ans, sert dans la même ferme ;
Quand il y yint berger, à l’âge de dix ans,
Il était si chétif dans ses habits trop grands
Que le fermier d’alors, gros homme débonnaire,
Qui tutoyait ses gens... -
À la place où je suis, à la place où vous êtes,
Dans la mousse mouillée et dans le gazon sec,
Elles sont par milliers, faisant crier leur bec,
Miroiter leur corsage et scintiller leurs crêtes.Les savants, sans pitié pour ces petites bêtes,
Dont l’existence tient... -
Mon frère le lion, tu rugis ta prière ;
Tu la hurles, molosse, en abois infinis ;
Tu la beugles, taureau; cheval, tu la hennis ;
Tu la bêles, agneau. Chacun a sa manière.Au petit point du jour, saluant la lumière,
Comme moi, mieux que moi, petits oiseaux bénis,... -
Gravement, à la file, elles vont au pâtis,
Le jabot consterné, lourdes, mais empressées ;
D’un rêve d’herbe tendre elles semblent bercées
Et pétrissent la fange à pas appesantis.Elles ont le bec rude et de grands appétits ;
Il semble que, parfois, au fond de...