On vend du muguet blanc sous les portes cochères.
Le soleil est doux comme une lune de miel.
Les arbres reverdis font l’éloge du ciel,
Et les prédicateurs descendent de leurs chaires.

Il pleut de la gaîté. Tout le monde a vingt ans.
Le cœur bat follement au fond de...

Seront-ils toujours là quand nous disparaîtrons ?
Les voilà, roidissant leurs vénérables troncs
Qui des vents boréens ont lassé les colères,
Eux, les arbres, longs murs de héros séculaires
Durcis aux noirs assauts des hivers meurtriers,
Inexpugnable bloc d’immobiles...

Poet: Léon Dierx

O pays des glaciers, des lacs, des hommes libres,
Air pur où l’étranger vient retremper ses fibres,
Sublime réservoir de neige et de granit
D’où s’épanchent sans fin les fleuves du vieux monde,
O Suisse ! accepte ici ma tendresse profonde :
Je t’admire, je t’aime et...

Malade et seul, n’ayant pour m’aider à souffrir
Ni les soins maternels ni l’espoir de guérir,
Blessé d’un chaste amour, et contraint de me taire
Comme si je brûlais d’une ardeur adultère,
Incapable de vivre, hélas ! de plus en plus,
J’attends venir les jours et les...

Au petit jour voici la Jeanne
Qui part avec sa mère-grand,
Pour la foire de Saint-Laurent,
A califourchon sur un âne.

Elle entre dans ses dix-huit ans,
Son œil de malice pétille
La jeunesse en elle frétille ;
Comme un carpillon au printemps.

Pas...

Juda, sept fois vainqueur de la captivité,
Attendait le Messie en son royaume austère.
Sec était son esprit, inféconde sa terre,
Avare son bonheur, dure sa sainteté.

Ainsi qu’avait pleuré la fille de Jephté,
Ployant sous le fardeau trois fois saint du mystère....

Les pâles amoureux cherchent les frais avrils,
Le lent vieillard s’attarde aux douceurs de l’automne ;
Juillet, lourd aux faucheurs, mois grave où le ciel tonne,
Mois des blés d’or, c’est toi qu’aiment les cœurs virils !

Car la terre, oubliant les rêves puérils
De...

Je dis pour les cœurs ingénus
La chanson de Marthe aux pieds nus.

Marthe dès l’aube a quitté son aïeule ;...

Triste de quelque amour perdu,
Rêvant aux délices passées,
J’étais sur la terre étendu
Parmi les bruyères froissées.

L’ombre, en vibrant, montait dans l’air,
Des arbres profonds vers la nue,
Et la lune, au bord du ciel clair,
Découvrait son épaule nue...

Étoile de douceur, Miroir de chasteté,
Vase de certitude, ô merveilleuse Gerbe
Où tendresse est liée avec austérité !

Le Seigneur nous a dit : « Va ! fléchis ta superbe.
L’homme est la fleur des champs qui fleurit pour un jour,
Et ce jour est rapide et passe comme...