Georges Lafenestre

  • A quoi bon prolonger la lutte et la révolte ?
    Transmettre, sans scrupule, à d'autres combattants
    Un mot d'ordre menteur qui mène aux guet-apens ?
    Les laboureurs sont las de semer sans récolte.
    Ce monde peut mourir ! je suis prêt et j'attends...

    J'attends, j'...

  • Les pâles amoureux cherchent les frais avrils,
    Le lent vieillard s’attarde aux douceurs de l’automne ;
    Juillet, lourd aux faucheurs, mois grave où le ciel tonne,
    Mois des blés d’or, c’est toi qu’aiment les cœurs virils !

    Car la terre, oubliant les rêves puérils
    De...

  • Comme un agonisant caché, les lèvres blanches,
    Sous les draps en sueur dont ses bras & ses hanches
    Soulèvent par endroits les grands plis distendus,
    Au fond du bloc, taillé brusquement comme un arbre,
    On devine, râlant sous le manteau de marbre,
    Le géant qu’il...

  • Sur le blanc parvis où Venise
    Vit Barberousse le païen
    Baiser de sa lèvre soumise
    Le pied nu d’un moine italien,

    Aujourd’hui rendez-vous des filles,
    Des portefaix, des désœuvrés,
    Des soldats pâles, sans familles,
    Qui fument, dans un coin serrés,

    ...

  • Je porte en moi l’âme du Monde,
    L’âme du magnifique & vivant Univers,
    Ame mobile, âme féconde
    Où des...

  • Battu des vents, fouetté des eaux, la face ouverte
    Par la foudre, voué par l’Église à l’Enfer,
    Le Men-Hir des Kimris, sur la lande déserte,
    Comme un géant vaincu, chancelle aux nuits d’hiver.

    Maudit aussi, tordu, mais la tête encor verte,
    Le chêne des Bretons,...

  • A l’Impruneta les filles sont belles !
    Des ailes aux pieds, dans l’œil du soleil,
    La tête aux aguets comme les gazelles,
    Le sein, droit & fier, aux rosiers pareil.
    A l’Impruneta les filles sont belles.

    A l’Impruneta les gars sont hardis !
    Chevelure éparse...