Oh ! choisir une femme et créer autour d’elle
Tout un monde enchanté
Et vouloir seulement, pour la faire immortelle,
Une immortalité !
(A. de Latour.)

Oh ! puisque pour toujours, enfin, j’ai renoncé
A ce rêve d’amour qui m’a longtemps...

 
    Dans l’île Saint-Louis, le long d’un quai désert,
L’autre soir je passais ; le ciel était couvert,
Et l’horizon brumeux eût paru noir d’orages,
Sans la fraîcheur du vent qui chassait les nuages ;
Le soleil se couchait sous de sombres rideaux ;
La rivière...

Poet: Sainte-Beuve

 
Saint-Point, près Mâcon, 9 février 1824.

Grâce aux vers enchanteurs que tout Paris répète,
Ton nom a retenti jusque dans ma retraite ;
Et le soir, pour charmer les ennuis des hivers,
Autour de mon foyer nous relisons ces vers
Où brille en se...

 
Si quelque ennui vient me saisir,
De mon logis, j’ai le plaisir
De contempler mille gouttières,
Sans compter quatre cimetières
Entre lesquels, dans mon loisir,
J’aurai l’agrément de choisir !
J. Clogenson

Ce siècle, qui veut tout...

J’ai lu tes vers depuis long-temps promis.
J’ai vu les uns comme de vieux amis,
Que l’on retrouve après deux ans d’absence ;
D’autres étaient inconnus à mes yeux ;
Mais j’ai béni l’instant délicieux
Qui m’a fait faire avec eux connaissance ;
Et désormais les...

Quel est donc ce chagrin auquel je m'intéresse ?
Nous nous étions connus par l'esprit seulement ;
Nous n'avions fait que rire, et causé qu'un moment,
Quand sa vivacité coudoya ma paresse.

Puis j'allais par hasard au théâtre, en fumant,
Lorsque du maître à tous la...

 
Oh ! lorsque le matin paraît la jeune fille,
A travers les buissons, sous sa rouge mantille,
Quand sa voix retentit au delà du vieux pont,
D’où vient donc qu’en ton cœur un écho lui répond ?
Oh ! d’où vient ? Est-ce amour ou bien amitié sainte ?
Pourquoi...

 
Ils sont bien loin de nous ces premiers jours du monde
Où, prodiguant ses dons, la nature féconde
Laissait vivre mille ans ses enfants nouveau-nés ;
Où l'univers entier rayonnait de jeunesse,
Où la mort, ne trouvant nulle part la vieillesse,
S'éloignait, en...

Nymphes de mon pays, déités bocagères,
Donnez un libre essor à vos danses légères,
Et, dédaignant les fleurs du vallon maternel,
Couronnez vos cheveux d’un laurier solennel.
Lebrun vient embellir nos bords par sa présence ;
Dans les foyers témoins des jeux de son...

 
Quand les chênes moussus, vieillis dans les bruyères,
Sur un sol clairsemé d’ombres et de lumières,
      Se dorent aux rayons du soir...
Lorsqu’aux pentes des monts parfumes et plus sombres
Danse sous les noyers un léger réseau d’ombres,
      Souvent j’ai...