Une odeur fraîche, un bruit de musique étouffée
Sous les feuilles, et c’est Viviane la fée.

Elle imite, cachée en un fouillis de fleurs,
Le rire suraigu des oiseaux persifleurs.

Souveraine fantasque, elle s’attarde et rôde
Dans la forêt, comme en un palais...

 
Un morne abattement pèse sur ma pensée.
La vie hélas ! n’est point où je l’avais placée.
L’illusion est vide et vide est le bonheur.
L’amour ne suffit point à remplir notre cœur.
Cherchant partout le Dieu, trouvant partout l’idole,
Je change chaque jour d’...

 
Ile charmante et douce, ô Jersey ! Qu’en dis-tu ?
Voilà vingt ans, ton port par les vagues battu,
Accueillait des proscrits qui t’arrivaient de France.
Leurs fronts plissés mais non courbés par la souffrance,
Convenaient aux soldats de notre liberté.
Ils ne...

 
O terre des palmiers, pays d'Eléonore,
Qu'emplissent de leurs chants la mer et les oiseaux !
Île des bengalis, des brises, de l'aurore !
Lotus immaculé sortant du bleu des eaux !
Svelte et suave enfant de la forte nature,
Toi qui sur les contours de ta...

 
Je puis mourir : j'ai dit, ô mon île natale !
Ton ciel, tes monts, tes bois, tes champs, tes eaux, tes mers.
Mon âme t'a payé sa dette filiale :
Sur tes flancs de granit j'ai buriné mon vers.
Chez moi ce n'est point l'art, c'est le cœur qui te chante.
Ma...

Suave et pur jasmin d’Espagne
Où se posa l’abeille d’or,
Une grâce vous accompagne,
Et vous possédez un trésor ;

Vous, le sourire de la force,
Le charme de la majesté,
Vous avez la puissante amorce
Qui prend les âmes — la bonté !

Et, derrière l’...

 
Es-tu femme ou statue ? Hélas ! j’ai beau m’user
Par les raffinements inouïs que j’invente
Pour forcer ta chair morte à devenir vivante,
J’ai beau me convulser sur ta gorge énervante,
Tu n’as jamais senti la luxure savante
...

 
(Ode IX, liv. IV)

Modulés sur un rythme à nul autre emprunté,
Mes chants retentiront dans la postérité ;
L’Aufide l’a promis à mon heureuse aurore :
Je suis né près des flots dont le fracas sonore,
Dans le déclin des jours par la brise...

Poet: Charles Gill

 

Sur une traduction qu’il avait faite
d’un poème anglais.

COMME vous maniez le dur alexandrin,
Maître ! Grand forgeron, dites, sur quelle enclume,
Avec le merveilleux marteau de votre plume,
Forgez-vous ces beaux vers souples, quoique d’...

Roi, le seul vrai roi de ce siècle, salut, Sire,
Qui voulûtes mourir vengeant votre raison
Des choses de la politique, et du délire
De cette Science intruse dans la maison,

De cette Science assassin de l’Oraison
Et du Chant et de l’Art et de toute la Lyre,
Et...