Albert Glatigny

  • Par les soirs où le ciel est pur et transparent,
    Que tes flots sont amers, noire mélancolie !
    Mon coeur est un lutteur fatigué qui se rend,
    L'image du bonheur flotte au loin avilie.

    Que tes flots sont amers, noire mélancolie !
    Oh ! qu'il me fait de mal ton charme...

  • À Gustave de Coutouly.

    Vous dont les rêves sont les miens,
    Vers quelle terre plus clémente,
    Par la pluie et par la tourmente,
    Marchez-vous, doux Bohémiens ?

    Hélas ! dans vos froides prunelles
    Où donc le rayon de soleil ?
    Qui vous chantera le réveil...

  • Mademoiselle Valentine
    A les yeux clairs et le teint blanc ;
    Comme un calice étincelant,
    Elle ouvre sa bouche enfantine.

    Le rondeau, le sonnet galant
    Semblent croître sous sa bottine ;
    Mademoiselle Valentine
    A les yeux clairs et le teint blanc.
    ...

  • ... Mais je prendrais mon cour meurtri, mon coeur qui saigne
    Et je l'enfilerais, pareil à ceux qu'on voit
    Galamment transpercés et peints sur une enseigne,
    Avec ces mots : - Ici l'on mange, ici l'on boit !

    J'en ferais un hochet bien ciselé pour celle
    Dont la...

  • C'est toi, chère exilée ! Oh ! Laisse que j'adore
    Ta figure divine où rayonne l'aurore,
    Ô république, amour vivace de nos coeurs !
    La fosse où, dix-huit ans, de sinistres vainqueurs
    T'ont murée, est ouverte, et tu viens, souriante,
    Claire étoile aux rayons de qui tout s'...

  • Que l'on m'enterre un matin
    De soleil, pour que nul n'essuie,
    Suivant mon cortège incertain,
    De vent, de bourrasque ou de pluie.
    Car, n'ayant jamais fait de mal
    A quiconque ici, je désire,
    Quand mon cadavre sépulcral
    Aura la pâleur de la cire,
    Ne...

  •  
    C’est un château galant, trianon germanique,
    Qu’un bottier de Cassel, laissant là sa manique,
    Construisit en l’honneur des grâces et des ris.
    Les fourrés sont épais, les sentiers sont fleuris ;
    L’ombre est douce, l’eau court dans le parc, les statues
    Agacent...

  •  
    À Gustave Flaubert.

    Ainsi mourut la fille d’Hamilcar
    pour avoir touché au manteau de Tanit.

    Quand elle eut, de sa main curieuse, touché
    Au manteau de lumière et d’étoiles broché ;
    Quand ses yeux éperdus et...

  •  
    Voici le soir : pareils au clair de lune,
    Tes yeux charmants rêvent sous tes cils longs ;
    L’air est léger ; si tu veux, nous allons
    Dormir au bord de la mer, sur la dune.
     
    Un chant s’élève entendu par mon cœur,
    Un chant d’amour exhalé par ton âme....

  •  
    On n’a pas eu besoin de les chasser. D’eux-mêmes
    Ils se sont esquivés, furtifs, grotesques, blêmes,
    La main à leur derrière ainsi qu’un bouclier,
    Perdant, l’un son toupet, l’autre son râtelier.
    Dégringolant, soufflant, suant à grosses gouttes,
    Ils se sont...