Je puis mourir : j'ai dit, ô mon île natale !
Ton ciel, tes monts, tes bois, tes champs, tes eaux, tes mers.
Mon âme t'a payé sa dette filiale :
Sur tes flancs de granit j'ai buriné mon vers.
Chez moi ce n'est point l'art, c'est le cœur qui te chante.
Ma piété pour toi fit ma voix plus touchante ;
Mon cœur m'a révélé tes secrètes beautés.
D'autres fils te naîtront qui des muses hantés,
Admirant à leur tour tes splendeurs et ta grâce,
Par tes vals escarpés cheminant sur ma trace,
Lisant partout mon nom sous la ronce vorace,
Rediront après moi ton ciel, tes monts, tes bois.
Souris avec orgueil à leur lyre nouvelle !
L'écho de tes rochers me restera fidèle,
Car, versant à mes vers ta sève maternelle,
Ton âme, ô mon pays ! a passé dans ma voix.
À l’île natale
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