Chaque peuple, à son tour, ceindra le diadème.

Parmi les monuments élevés par nos pères,
Parmi les temples saints, les palais séculaires,
Les gigantesques tours au belliqueux beffroi,
Mon œil, noble Statue, en remontant l’histoire ,
Cherche...

 
— O mère des vivants, ô terre, ô déité,
Nul homme plus que moi n'adore ta beauté !
Il n'est pas de rayon au ciel, et pas de globe,
Qui me soient plus sacrés qu'une fleur de ta robe.

— Je me souviens de toi ; sur mes plus hauts sommets
Un pied plus amoureux...

 
Fleurissez, beaux lilas ; et vous, charmantes roses,
Au souffle gracieux des zéphirs caressants,
Livrez avec amour, de vos fleurs demi-closes,
Les parfums ravissants !

L’air est chaud, le ciel bleu, tout renaît et s’anime ;
Un vague enchantement remplit...

 
Quand l'aigle, se berçant dans un essor sublime,
Plane loin de la terre au séjour éthéré,
Si son regard de roi descend sonder l'abîme
Qui se creuse sous lui dans un vide azuré,
A peine il aperçoit une crête élevée
De ces monts, qui semblaient d'un front...

Quand tu dors à qui rêves-tu,
Toi, leur seule & chère espérance ?
À laquelle, ô cœur combattu,
T’arrêtes-tu de préférence ?

Est-ce à celle qui dort toujours
Dans le cercueil au cimetière,
Âme naïve & sans détours
Dont tu méprisas la prière ?...

Es-tu d'Europe ? es-tu d'Asie ?
Es-tu songe ? es-tu poésie ?
Es-tu nature, ou fantaisie,
Ou fantôme, ou réalité ?
Dans tes yeux l'Inde se décèle,
Sur tes cheveux le Nord ruisselle ;
Tout climat a son étincelle
Dans le disque de ta beauté !

Sœur...

Au Théâtre-Français deux beaux noms sur l’affiche
M’attirèrent un soir ; ce soir-là j’étais riche,
J’avais pour avenir deux francs, je les donnai ;
Et je vis Chatterton, et chaque mot du drame
Eut un écho si long et si doux dans mon âme,
Que la nuit...

 
Pourquoi venir, quand dans les Rues
Novembre, au front de parchemin,
Nous défend de bayer aux grues.
Cigare aux lèvres, canne en main ?

Quand de l’hiver dans le bocage
On voit courir les noirs frissons,
O maître, pourquoi de leur cage
Laisser s’...

 

PAR la couleur du ciel et les plaintes du vent,
Par les tons nuancés du feuillage mouvant,
Par mon désir de rêve et mon cœur qui frissonne,
J’ai senti de là-bas venir vers nous l’automne.
Dans la sérénité profonde des beaux soirs
Où la lune apparaît bleue...

 

DÉJÀ des feuilles qui jaunissent !
C’est l’automne avançant un peu
Avec les nuages qui glissent
Dans l’immensité du ciel bleu.

L’air est tiède, le vent tranquille,
Et l’on dirait qu’un grand repos
Enveloppe soudain la ville
Pour préparer des...