Charles Beltjens

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    Alma Venus !
    Glaukopis Athènè.

    Quand du sein de la mer Aphrodite la blonde
    Sortit comme d’un vase un grand lys argenté,
    Et, ruisselante encor des pleurs nacrés de l’onde,
    Marbre vivant, marcha vers le monde enchanté,

    De chacun de ses...

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    I

    Supplice affreux ! la soif et la faim ! — Son haleine
    Brûle comme un volcan. — Il regarde, éperdu,
    L’étang qui l’environne ainsi qu’une urne pleine,
    Et l’arbre aux fruits vermeils sur son front suspendu.

    Il rêve. Il songe...

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    I.

    Et Mammon se fraie sa route
    où'un chérubin désespère.
    Lord Byron (Childe-Harold).

    Béni cent fois le jour où le sol de la France,
    Aux premiers...

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    Vox clamantis in deserto.
    Après une lecture de la Mécanique
    céleste de Laplace.

    I

    Quelquefois en Juillet, lorsque Midi rutile,
    Et s’élance à travers les champs demi-fauchés,
    Quand le brun...

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    Nevermore ! nevermore !
    Jamais plus ! jamais plus !
    (Edgar Poe. Chant du Corbeau)

    Si tu l’avais voulu, mon amour eût fleuri,
    Beau vignoble au soleil sur les grands monts nourri ;
    Toi seule avec ta main, rivale de l’abeille...

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    C’était le premier Mai, dans le Jardin des Plantes.
    Le matin parfumé riait, frais et vermeil ;
    Son doux souffle courait sous les feuilles tremblantes,
    Comme un soupir d’enfant sortant de son sommeil.

    La rosée et le jour éclataient en féeries ;
    Chaque fleur...

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    Les bras nus, le teint frais, et la lèvre vermeille,
    Dans son berceau d’azur l’Aurore encor sommeille ;
    Le jeune Crépuscule, espiègle et triomphant.
    Ainsi qu’un frère aîné près d’une sœur enfant.
    Sur la pointe des pieds, et le doigt sur la bouche,
    Furtif, s’...

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    Pourquoi venir, quand dans les Rues
    Novembre, au front de parchemin,
    Nous défend de bayer aux grues.
    Cigare aux lèvres, canne en main ?

    Quand de l’hiver dans le bocage
    On voit courir les noirs frissons,
    O maître, pourquoi de leur cage
    Laisser s’...

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    Quand des sommets glacés, où l’Hécla solitaire
    Ouvre en vaste entonnoir son effrayant cratère,
    Soupirail d’un enfer morne et silencieux,
    L’Ouragan, escorté de ses sœurs les Tempêtes,
    Vers l’azur qui s’ébranle aux voix de leurs cent têtes,
    Reprend son vol...