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    Quand l’automne est presque finie,
    Et que tout semble dans les vents
    Annoncer les derniers moments
    De la nature à l’agonie,

    Souvent un beau soleil d’été
    Se lève sur les paysages,
    Et vient visiter les bocages
    Qu’il dédaigna dans leur beauté.

    Mais les bois ont perdu leurs teintes ;
    Mais les oiseaux sont envolés ;
    Tous les...

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    Vois-tu près des cohortes bovines
    Choir les feuilles dans les ravines,
    Dans les ravines ?

    Vois-tu sur le côteau des années
    Choir mes illusions fanées,
    Toutes fanées ?

    Avec quelles rageuses prestesses
    Court la bise de...

  • L’air pleure le printemps fervent.
    Les arbres souffrent dans le vent,
    Sans opulence et sans couronne…
    Ah ! les violettes d’automne !

    Tu viens, toi que je n’aime plus,
    Portant les regrets superflus,
    Et plus pâle qu’une madone…
    ...

  • Voici les mois d'automne et les cailles graisseuses
    s'en vont, et le râle aux prairies pluvieuses
    cherche, comme en coulant, les minces escargots.
    Il y a déjà eu, arrivant des coteaux,
    un vol flexible et mou de petites outardes,
    et des vanneaux, aux longues ailes, dans l’air large,
    ont embrouillé ainsi que des fils de filet
    leur vol qu’ils ont essayé...

  • Voici venu le froid radieux de septembre :
    Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ;
    Mais la maison a l'air sévère, ce matin,
    Et le laisse dehors qui sanglote au jardin.

    Comme toutes les voix de l'été se sont tues !
    Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues ?
    Tout est transi, tout tremble et tout a peur ; je crois
    Que la bise grelotte...

  • L'automne fait les bruits froissés

    De nos tumultueux baisers.



    Dans l'eau tombent les feuilles sèches

    Et sur ses yeux, les folles mèches.



    Voici les pèches, les raisins,

    J'aime mieux sa joue et ses seins.



    Que me fait le soir triste et rouge,

    Quand sa lèvre boudeuse bouge ?...

  • Le parc bien clos s'emplit de paix et d'ombre lente :
    Un vent grave a soufflé sur le naïf orgueil
    Du lys et la candeur de la rose insolente ;
    Mais les arbres sont beaux comme des rois en deuil.

    Encore un soir ! Des voix éparses dans l'automne
    Parlent de calme espoir et d'oubli ; l'on dirait
    Qu'un verbe de pardon mystérieux résonne
    Parmi les rameaux...

  • L'automne suit l'Esté et la belle verdure
    Du printemps rajeuni est ensuvant l'yver,
    Tousjours sur la marine on ne voit estriver
    Le North contre la nef errante à l'aventure,

    Nous ne voyons la Lune estre tousjours obscure ;
    Ainsi comme un croissant on la voit arriver ;
    Toute chose se change au gré de la nature,
    Et seul ce changement je ne puis esprouver...

  • Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure !
    Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
    Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
    Convient à la douleur et plaît à mes regards !

    Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,
    J'aime à revoir encor, pour la dernière fois,
    Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
    Perce à peine à mes pieds l...

  • L'azur n'est plus égal comme un rideau sans pli.
    La feuille, à tout moment, tressaille, vole et tombe ;
    Au bois, dans les sentiers où le taillis surplombe,
    Les taches de soleil, plus larges, ont pâli.

    Mais l'oeuvre de la sève est partout accompli :
    La grappe autour du cep se colore et se bombe,
    Dans le verger la branche au poids des fruits succombe,
    Et...