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    Pendant que nous faisions la guerre,
    Le soleil a fait le printemps :
    Des fleurs s’élèvent où naguère
    S’entre-tuaient les combattants.

    Malgré les morts qu’elles recouvrent,
    Malgré cet effroyable engrais,
    Voici leurs calices qui s’ouvrent,
    Comme l’an dernier, purs et frais.

    Comment a bleui la pervenche,
    Comment le lis renaît-il...

  • Nos jardins orgueilleux dédaignent la culture
    De vos chastes attraits naïves fleurs des champs,
              Enfants trouvés de la nature !
    Mais vous êtes pour moi des objets ravissante ;
    Par vous je me retrouve aux étés du jeune âge,
    Quand simple bouton d’or, paquerette sauvage,
    Plus que l’or et l’argent éblouissaient mes sens.

    Vous créez pour mon cœur...

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    À Henri Harpignies.

    Le clair ruisseau des bois dit aux fleurs de ses rives :
    Belles que j’aime à voir
    Dans l’abandon charmant de vos grâces naïves,
    À mon discret miroir ;

    Ah ! je voudrais lutter contre mes destinées
    En arrêtant mon cours ;
    Et, vous enveloppant de mes eaux fortunées,
    Baiser vos pieds toujours.

    Le soleil,...

  • Ce sont quelques fleurs des prés
    Dont je fleuris votre couche
    Et que vous parfumerez
    En y posant votre bouche.

    Des coquelicots ardents,
    Des nielles et des brizes,
    Fragiles fleurs du printemps
    Qui tremblent aux moindres brises.

    Des sauges, des boutons d’or
    Avec de l’avoine folle,
    ...

  • I

    Vois, mignonne ! tes sœurs aimées,
    Ces fraîches fleurs dont le matin
    Remplit de larmes embaumées
    Les blanches urnes de satin...
    Elles sont l'image légère,
    Le frêle emblème du bonheur :
    La fleur, hélas ! est éphémère,
    Et le bonheur est une fleur !

    II

    De leur parure dépouillées,
    Penchant languissamment leur front,
    Par...

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    RESTE. Ne t’en va pas dans le jardin du rêve
    Cueillir des fleurs de joie en la lumière d’or ;
    Leur splendeur est fragile et leur odeur est brève :
    Si ta main s’en embaume, hélas ! c’est de leur mort.

    Oui, rien qu’à les toucher ta main dure les blesse ;
    Son froid contact meurtrit leur idéalité,
    Et c’est en épargnant leur divine faiblesse
    Que...

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    QUEL beau temps ! Il faisait bon vivre...
    Dans la rue où j’allais rêvant,
    Deux vieux croque-morts, d’un pas ivre,
    Trimbalaient un cercueil d’enfant.

    Aucun cortège en deuil. Personne.
    On l’emportait comme un paquet...
    Sur le drap blanc, pas de couronne,
    Pas un pauvre petit bouquet.

    C’était navrant. Ma rêverie
    ...

  • Quand sous la majesté du Maître qu'elle adore
    L'âme humaine a besoin de se fondre d'amour,
    Comme une mer dont l'eau s'échauffe et s'évapore,
    Pour monter en nuage à la source du jour;

    Elle cherche partout dans l'art, dans la nature,
    La vase le plus saint pour brûler l'encens.
    Mais pour l'être innommé quelle coupe assez pure?
    Et quelle âme ici-bas n'a...

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    C’est l’automne. Le vint balance
    Les ramilles, et par moments
    Interrompt le profond silence
    Qui plane sur les bois dormants.

    Des flaques de lumière douce
    Tombant des feuillages touffus,
    Dorent les lichens et la mousse
    Qui croissent au pied des grands fûts.

    De temps en temps, sur le rivage,
    Dans l’anse où va boire le daim,
    ...

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    Des vastes forêts la splendeur m’enchante ;
    J’aime à contempler les sommets al tiers.
    Rien ne vaut pourtant la grâce touchante
    De la fleur qui luit au bord dus sentiers.

    O caps entassés dont l’orgueil se mire
    Dans les flots profonds du noir Sagnenay !
    Falaises à pic que la foule admire !
    Rocher que la foudre a découronné !

    Promontoires...