VIEILLE HISTOIRE

Pygmalion avait conçu sa Galatée ;
En elle projetant son rêve intérieur,
Il la fit si vivante et parfaite en sa fleur,
Qu’il l’adora, l’ayant trop tendrement sculptée.

Pâle, à genoux, buvant cette blancheur lactée
...

Poet: Jean Lahor

Mets-moi dessus la mer d'où le soleil se lève,
Ou près du bord de l'onde où sa flamme s'éteint ;
Mets-moi au pays froid, où sa chaleur n'atteint,
Ou sur les sablons cuits que son chaud rayon grève ;

Mets-moi en long ennui, mets-moi en joie brève,
En franche...

Metz moy au bord d'ou le soleil se léve,
Ou pres de l'onde ou sa flamme s'esteint,
Metz moy aux lieux que son rayon n'ateint,
Ou sur le sable ou sa torche est trop gréve.

Metz moy en joye ou douleur longue ou breve,
Liberté franche, ou servage contreint,
...

Sacrés murs du Soleil où j'adorai Philis,
Doux séjour où mon âme était jadis charmée,
Qui n'est plus aujourd'hui sous nos toits démolis,
Que le sanglant butin d'une orgueilleuse armée,

Ornements de l'autel qui n'êtes que fumée,
Grand temple ruiné, mystères...

Vers le soleil s'en vont ensemble
Mes pensées, divines soeurs.
Elles chantent ; l'air pâle en tremble
Comme s'il y tombait des fleurs.

Une s'attarde la dernière,
Tristement, au bord du chemin
D'où monte l'âme du matin
Et la rosée à la lumière....

Veilles-tu, ma senteur de soleil,
Mon arôme d'abeilles blondes,
Flottes-tu sur le monde,
Mon doux parfum de miel ?

La nuit, lorsque mes pas
Dans le silence rôdent,
M'annonces-tu, senteur de mes lilas,
Et de mes roses chaudes ?

Suis-je...

Vous avez pris pitié de sa longue douleur !
Vous me rendez le jour, Dieu que l'amour implore !
Déjà mon front couvert d'une molle pâleur,
Des teintes de la vie à ses yeux se colore ;
Déjà dans tout mon être une douce chaleur
Circule avec mon sang, remonte dans mon coeur...

Sur la fin de son cours le Soleil sommeillait
Et déjà ses coursiers abordaient la marine,
Quand Élise passa dans un char qui brillait
De la seule splendeur de sa beauté divine.

Mille appas éclatants qui font un nouveau jour
Et qui sont couronnés d'une grâce...

Roi du monde et du jour, guerrier aux cheveux d'or,
Quelle main, te couvrant d'une armure enflammée,
Abandonna l'espace à ton rapide essor,
Et traça dans l'azur ta route accoutumée ?
Nul astre à tes côtés ne lève un front rival ;
Les filles de la nuit à ton éclat...

Où qu'aille le Soleil, il ne voit terre aucune,
Où les maulx que tu fais ne te facent nommer.
Mais de toy icy bas qu'en doit l'on presumer,
Quand de ton pere aussi tu n'as mercy pas une ?

Ta force en terre, au ciel, par tout le monde est une :
L'oiseau par l'air...