Séjour mélancolique, où les ombres dolentes
Se plaignent chaque nuit de leur adversité
Et murmurent toujours de la nécessité
Qui les contraint d'errer par les tombes relantes,
Ossements entassés, et vous, pierres parlantes
Qui conservez les noms à la postérité...
François Tristan l'Hermite
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Puisque votre Parent ne s'est peu dispensé
De servir de victime au Démon de la guerre :
C'est, ô belle Idalie, une erreur de penser
Que les plus beaux Lauriers soient exempts du tonnerre.
Si la Mort connaissait le prix de la valeur
Ou se laissait surprendre aux... -
Cette nuit en dormant d'un somme inquiété,
J'ai toujours combattu de tristes rêveries,
La clarté d'un tison dans une obscurité
M'a fait à l'impourvu paraître des Furies.
Près de moi la Discorde, et l'Infidélité
Montraient leur violence en mille barbaries,
... -
fait en relief, de la main de Michel-Ange
Ce n'est ni marbre, ni porphyre,
Que le corps de ce beau chasseur,
Dont l'haleine d'un mol zéphyre
Évente les cheveux avec tant de douceur.
En cette divine sculpture,
On voit tout ce que la nature
Put... -
Aux rayons du soleil, le paon audacieux,
Cet avril animé, ce firmament volage,
Étale avec orgueil en son riche plumage
Et les fleurs du printemps, et les astres des cieux.
Mais comme il fait le vain sous cet arc gracieux
Qui nous forme d'Iris une nouvelle image... -
Soupir, subtil esprit de flamme
Qui sors du beau sein de Madame,
Que fait son coeur, apprends-le-moi ?
Me conserve-t-il bien la foi ?
Ne serais-tu pas l'interprète
D'une autre passion secrète
Ô cieux ! qui d'un si rare effort
Mites tant de vertus en elle... -
Destins, faites-moi voir une ville allumée,
Toute pleine d'horreur, de carnage et de bruit,
Où l'inhumanité d'une orgueilleuse armée
Triomphe insolemment d'un empire détruit.
Faites-moi voir encore une flotte abîmée
Par le plus fâcheux temps que l'orage ait... -
Celle dont la dépouille en ce marbre est enclose
Fut le digne sujet de mes saintes amours.
Las ! depuis qu'elle y dort, jamais je ne repose,
Et s'il faut en veillant que j'y songe toujours.
Ce fut une si rare et si parfaite chose
Qu'on ne peut la dépeindre avec... -
Mon âme, défends-toi du désir aveuglé
Qui d'un mouvement déréglé
Sous des fers éclatants te veut rendre asservie,
Et d'un sage conseil rejette le poison
Qui pourrait nous ôter la vie,
Nous ayant ôté la raison.
Considère qu'Amour avecque des appas
... -
Telle qu'était Diane, alors qu'imprudemment
L'infortuné chasseur la voyait toute nue,
Telle dedans un bain Clorinde s'est tenue,
N'ayant le corps vêtu que d'un moite élément.
Quelque dieu dans ces eaux caché secrètement
A vu tous les appas dont la belle est...