Sur la fin de son cours le Soleil sommeillait

Sur la fin de son cours le Soleil sommeillait
Et déjà ses coursiers abordaient la marine,
Quand Élise passa dans un char qui brillait
De la seule splendeur de sa beauté divine.

Mille appas éclatants qui font un nouveau jour
Et qui sont couronnés d'une grâce immortelle,
Les rayons de la gloire et les feux de l'amour
Éblouissaient la vue et brûlaient avec elle.

Je regardais coucher le bel astre des cieux,
Lorsque ce grand éclat me vint frapper les yeux,
Et de cet accident ma raison fut surprise.

Mon désordre fut grand, je ne le cèle pas.
Voyant baisser le jour et rencontrant Élise,
Je crus que le Soleil revenait sur ses pas.

Collection: 
1621

More from Poet

  • Séjour mélancolique, où les ombres dolentes
    Se plaignent chaque nuit de leur adversité
    Et murmurent toujours de la nécessité
    Qui les contraint d'errer par les tombes relantes,

    Ossements entassés, et vous, pierres parlantes
    Qui conservez les noms à la postérité,...

  • Puisque votre Parent ne s'est peu dispensé
    De servir de victime au Démon de la guerre :
    C'est, ô belle Idalie, une erreur de penser
    Que les plus beaux Lauriers soient exempts du tonnerre.

    Si la Mort connaissait le prix de la valeur
    Ou se laissait surprendre aux...

  • Cette nuit en dormant d'un somme inquiété,
    J'ai toujours combattu de tristes rêveries,
    La clarté d'un tison dans une obscurité
    M'a fait à l'impourvu paraître des Furies.

    Près de moi la Discorde, et l'Infidélité
    Montraient leur violence en mille barbaries,
    Et...

  • fait en relief, de la main de Michel-Ange

    Ce n'est ni marbre, ni porphyre,
    Que le corps de ce beau chasseur,
    Dont l'haleine d'un mol zéphyre
    Évente les cheveux avec tant de douceur.
    En cette divine sculpture,

    On voit tout ce que la nature
    Put jamais...

  • Aux rayons du soleil, le paon audacieux,
    Cet avril animé, ce firmament volage,
    Étale avec orgueil en son riche plumage
    Et les fleurs du printemps, et les astres des cieux.

    Mais comme il fait le vain sous cet arc gracieux
    Qui nous forme d'Iris une nouvelle image,...