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    LE VIEILLARD.
    Ô mon fils, où cours-tu ?

    LE JEUNE HOMME.
                                          Vers les bosquets de Gnide
    J’ose en secret suivre les pas
    D’une vierge aimable et timide :
    Par pitié, ne me retiens pas.

    LE VIEILLARD.
    Jeune Homme, crains Vénus : son sourire est perfide,
    Minerve par ma voix t’offre ici son égide
    ...

  • Sur l’herbe du verger, au pied de la charmille,
    Le jeune homme est assis près de la jeune fille.
    Chaque étoile à son tour pique le firmament ;
    Mille senteurs dans l’air, mille chansons bénies
    Unissent leurs parfums, croisent leurs harmonies ;
    La nuit vient lentement.

    Les...

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    ...

  • La galopine
    À pleine main
    Branle la pine
    Au beau gamin.

    L’heureux potache
    Décalotté
    Jouit et crache
    De tout côté.
     
    L’enfant rieuse
    À voir ce lait
    Et curieuse
    De ce qu’il est,

    Hume une goutte
    Au bord du pis,
    Puis dame ! en route,
    Ma foi, tant pis !

    Pourlèche et baise
    Le joli bout,...

  • Il lui dit : « Allons nous promener dans les bois.
    Vois la belle journée…
    Nous n’aurons ce temps-là peut-être qu’une fois
    Au cours de cette année. »

    Ils étaient dans le lit si gentiment blottis !...

  • Elle était gironde
    Allemande et blonde.
    Il était giron,
    Natif de Belgique,
    Châtain, énergique,
    En somme, un luron.

    Elle était princesse
    Et royale altesse
    Au pays saxon.
    On pouvait la croire,

    Avant cette histoire,
    Heureuse à foison.

    Ah ! qu’on ne s’y fie !
    Si...

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    HYMNE À LA TERRE

    Tu permets au travail de presser ta mamelle,
    Patiente nourrice, et, depuis six mille ans,
    Tu gardes à tes fils ta richesse éternelle,
    Tu livres sans compter les trésors de tes flancs.

    Tes bois nous sont ouverts, ta plus belle parure !
    Nous fouillons dans tes os de marbre et de métal.
    Aux besoins du...

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    AVRIL

    C’est moi qui décoche à ta vitre
    Ce rayon d’or leste et joyeux
    Dont le feu, sur ton noir pupitre,
    Tombe et rejaillit dans tes yeux.

    Ferme, en chassant ton rêve sombre,
    Ce livre jaune où tu t’endors ;
    Fuis gaîment la ville et son ombre
    Pour me suivre aux prés, d’où je sors.

    Je suis le printemps ! Dieu m’envoie,
    Plein...

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    Vous qui réfléchissez sous les cils de vos yeux
    Le sourire inspiré de votre ange pieux,
    Vous dont la harpe d’or sur ses cordes pressées
    Rend l’écho musical des célestes pensées,
    Vous dont l’âme vibrant au ton de tous les cœurs,
    A des chants pour nos chants, et des pleurs pour nos pleurs,
    Pardonnez mes soupirs ; tout chantre a son partage :
    Le...