Poëte, on t’applaudit ! poëte, on te couronne !
Le laurier du vainqueur sur ta tête rayonne ;
Le passant jette à flots des fleurs sur ton chemin ;
Au tournoi de la lyre on t’a cédé l’arène ;
Ta muse à ses rivaux sourit en souveraine :
Et je ne suis plus là pour te...

 
Bientôt viendra le doux printemps
Chasser la neige, les autans,
Les jours moroses ;
Bientôt les feuilles renaîtront,
Et les oiseaux nous reviendront
Avec les roses.

Bientôt, de nos rudes climats,
Disparaîtront les blancs frimas,
Les...

 
Toi que la vie à peine effleure de son aile ;
Toi qui de l’innocence, au fond de ta prunelle,
Gardes encor l’éclat vermeil ; —
Enfant ! toi dont les jours sont pleins de douces choses,
Et qui ne vois, la nuit, que des chimères roses
Qui se penchent sur ton...

 
Quand l’aigle est fatigué de planer dans la nue,
Retraversant l’espace en son vol triomphant,
Il revient se poser sur la montagne nue,
Qui tressaille d’orgueil en voyant son enfant !

Peintre, tu nous reviens, ainsi que l’aigle immense
Qui, faisant trève un...

 
I

Nous sommes sur les bords du Saint-Laurent sauvage.
Le fleuve, déployant l’orbe de son rivage,
En gracieux ovale épanche son flot pur.
Avec ses roseaux verts chantant comme une harpe,
La rive se déroule en amoureuse écharpe
Encadrant un miroir d’...

 
Les jours de soleil sont passés,
Et l’automne fait sa vendange ;
Dans l’enceinte des trépassés,
La feuille tombe à flots pressés :
Dors, mon doux ange !

Il était frais et blond comme un Enfant-Jésus…
Dieu nous envoie, hélas ! des douleurs bien...

 
C’est l’automne. Le vint balance
Les ramilles, et par moments
Interrompt le profond silence
Qui plane sur les bois dormants.

Des flaques de lumière douce
Tombant des feuillages touffus,
Dorent les lichens et la mousse
Qui croissent au pied des...

 
Des vastes forêts la splendeur m’enchante ;
J’aime à contempler les sommets al tiers.
Rien ne vaut pourtant la grâce touchante
De la fleur qui luit au bord dus sentiers.

O caps entassés dont l’orgueil se mire
Dans les flots profonds du noir Sagnenay !...

 
Vents qui secouez les brandies pendantes
Des sapins neigeux au front blanchissant ;
Qui mêlez vos voix aux notes stridentes
Du givre qui grince aux pieds, du passant ;

Nocturnes clameurs qui montez des vagues,
Quand l’onde glacée entre en ses fureurs ;...

 
Un soir, tu t’envolas comme l’oiseau de mer
Dont le coup d’aile altier nargue le gouffre amer :
Et moi, debout sur la colline,
Murmurant à la brise un chant d’Hiawatha,
Longtemps je regardai le flot qui t’emporta,
O doux chantre d’Evangeline !

Comme...