• Descendu de ce monde aux pays ténébreux,
    Dante vit de l’Enfer les royaumes rebelles,
    Puis, au séjour céleste élevé sur les ailes
    De l’âme, il nous en fit le récit merveilleux.

    Astre aux puissants rayons, il découvrit aux yeux
    Des aveugles humains les choses éternelles,
    Et reçut pour le don de ces lumières belles
    Le prix que trop souvent l’on paye aux...

  • Refleuris sous mon front, ô fleur de volupté,
    Fleur du rêve païen, fleur vivante & charnelle,
    Corps féminin qu’aux jours de l’Olympe enchanté
    Un cygne enveloppa des blancheurs de son aile.

    L’amour des Cieux a fait chaste ta nudité :
    Sous tes contours sacrés la fange maternelle
    Revêt la dignité d’une chose éternelle
    Et, pour vivre à jamais, s’...

  •  
                I. Sonnet irrégulier


                No, Time, thou shalt not boast that I do change.
                Shakespeare, sonnet CXXIII

            O temps ! ô conquérant ! te voici vaincu, toi
            L’invincible, toi qui gardes un front tranquille !
            Tu te vantes que tout change. Certes. Mais moi
            Pourtant,...


  • ...

  • Jamais je n’oublierai l’heureux instant, madame,
    Où dans la cour d’Eugène enfin je vous revis :
    Je devins fou tout bas, mes sens étaient ravis ;
    Un bonheur inconnu descendit en mon âme.

    Comme le cerf bondit vers sa biche qui brame,
    Comme l’émerillon fond sur un cochevis,
    Comme un enfant descend, éperdu, d’un parvis,
    Comme sur un esquif vient déferler...

  •  
    I.

    Et Mammon se fraie sa route
    où'un chérubin désespère.
    Lord Byron (Childe-Harold).

    Béni cent fois le jour où le sol de la France,
    Aux premiers braillements de ton sacré berceau,
    Frémit comme un captif que réveille en sursaut,
    Dans sa...

  • I

    « Je vous ai vue enfant, maintenant que j'y pense,
    Fraîche comme une rose et le coeur dans les yeux.
    - Je vous ai vu bambin, boudeur et paresseux ;
    Vous aimiez lord Byron, les grands vers et la danse. »

    Ainsi nous revenaient les jours de notre enfance,
    Et nous parlions déjà le langage des vieux ;
    Ce jeune souvenir riait entre nous deux,
    ...

  • Germain Nouveau
    Sonnets du Liban

    ...
  • Ô vous, mauditz sonnetz, vous qui prinstes l'audace
    De toucher à Madame ! ô malings et pervers,
    Des Muses le reproche, et honte de mes vers !
    Si je vous feis jamais, s'il fault que je me face

    Ce tort de confesser vous tenir de ma race,
    Lors, pour vous, les ruisseaux ne furent pas ouverts
    D'Apollon le doré, des Muses aux yeulx verts ;
    Mais vous receut...

  • I

    Prenez ores courage, ô craintifs, car voici
    Votre Dieu qui vient faire ici son domicile,
    Lequel vous sauvera de la puissance hostile,
    Et par lui se feront ces belles oeuvres-ci

    Les aveugles verront, les sourds oiront aussi,
    Le boiteux marchera d'un pied ferme et agile,
    La langue des muets sera prompte et facile,
    Et vous serez en paix...