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    À chaque coin de rue
    Le travailleur surpris
    Sur l’affiche se rue
    Des candidats d’Paris
    On voit beaucoup d’promesses
    Écrites sur le papier
    Mais l’peuple ne vit pas d’messes
    Alors ça l’fait crier

    Refrain :
    L’gouvernement d’Ferry
    Est un système pourri
    Ceux d’Floch...

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    Faut-il qu'incessamment passionné je traîne
    Les rigoureux liens de l'amour qui me gêne,
    Et que sans espérer de me voir en repos
    Je loge le souci pour toujours en mes os,
    Que lamentant en vain mon malheur je soupire,
    Sans pouvoir m'alléger en mon cruel martyre,
    Faut-il, hélas ! faut-il, qu'avecque tant d'ennuis
    Je passe en mes regrets mes...

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    Au fond, l’homme est un fauve. Il a l’amour du sang ;
    Il aime à le verser dans des luttes sauvages ;
    Son cœur bat et se gonfle au bruit retentissant
    Des clairons précurseurs du meurtre et des ravages.

    Partout où le sang coule, où plane la terreur,
    Où le trépas répand sa morne et sombre ivresse,
    Homme, femme, chacun veut savourer l’horreur ;
    La...

  • Oh ! non, je n’irai pas, sous son toit solitaire,
    Troubler ce juste en pleurs par le bruit de mes pas ;
    Car il est, voyez-vous, de grands deuils sur la terre,
    Devant qui l’amitié doit prier et se taire :
    Oh ! non, je n’irai pas.

    Lorsque de ses douleurs le blond fils de Marie,
    Mourant, réjouissait Sion et Samarie,
    Hérode, Pilate et l’enfer ;
    Son...

  •       Une fauvette, dont la voix
    Enchantait les échos par sa douceur extrême,
    Espéra surpasser le rossignol lui-même,
    Et lui fit un défi. L’on choisit dans le bois
    Un lieu propre au combat : les juges se placèrent;
          C’étaient le linot, le serin,
          Le rouge-gorge et le tarin.
    Tous les autres oiseaux derrière eux se perchèrent.
    Deux vieux...

  • Un jour de la Mi-Carême
    À me rigoler moi-même
    Étant bien déterminé,
    Il me prit la fantaisie,
    Sur ma face cramoisie
    De me coller un faux nez.

    Un pif superhébraïque.
    Il fallait être héroïque
    Pour l’arborer. En effet,
    On eût dit une gargouille ;
    Mais comme toujours il mouille
    Ce jour-là, c’était parfait.

    ...

  • Je me sentais descendre, emporté dans le vide,
    Les spirales sans fin d’un abîme sans fond ;
    J’entendais clapoter, dans l’inconnu profond,
    Comme les caillots lourds d’une flaque sordide ;

    Rien ne faisait lueur dans cette nuit livide ;
    Rien ne ralentissait mon élan furibond ;
    Mon corps frappait, aux flancs de l’entonnoir avide,
    De seconde en seconde une...

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    Il en est encore une au monde,
    Je la rencontre quelquefois,
    Je dois vous dire qu’elle est blonde
    Et qu’elle habite au fond des bois.

    N’était que Vous, Vous êtes brune
    Et que Vous habitez Paris,
    Vous vous ressemblez… sous la lune,
    Et quand le temps est un peu gris.

    Or, dernièrement, sur ma route
    J’ai vu ma fée aux yeux subtils :...

  • La tête encor toute échauffée
    Par un conte de l'Orient,
    J'ai voulu créer une fée
    Au visage frais et riant,
    Aux mains alertes et gentilles,
    A taille au gracieux contour ;
    C'est pourquoi la fée aux aiguilles
    Un beau matin m'a dû le jour.

    Elle fréquente la mansarde
    Que le vent cherche à lézarder :
    Au toit où le travail s'attarde
    ...

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    À Jules Levallois.

    Vous souvient-il encor des Écritures saintes ?
    Avez-vous contemplé ces vierges aux grands cils
    Qui par Jean de Fiesole, au Val d’Arno, sont peintes.
    Détachant sur fond d’or leurs mystiques profils ?

    Pour faire le portrait de madame Aurélie,
    Il me faudrait l’art pur du maître florentin
    Qui de la Renaissance a charmé...