•  

    Patientez encor pour une autre folie.
    Les temps sont si mauvais, que pour son pauvre amant
    La Muse n’a gardé que sa mélancolie.
    Donc naguères vivaient, sous l’azur d’Italie,
    Deux frères de Toscane au langage charmant,
    Qui n’avaient qu’eux au monde et s’aimaient saintement.

    Deux lutteurs aguerris, formidables athlètes
    Jetés dans le champ clos...

  • Nous avons tout changé. — Tout ! c’était trop, peut-être.
    — Tout est brisé, détruit : nous n’avons plus de maître,
    Plus de législateurs,… ou nous le sommes tous.
    — Tant pis pour votre empire et pour chacun de vous.
    Je conviens volontiers que la suite des âges
    Amène d’autres goûts et veut d’autres visages.
    Les Grecs et les Romains ont eu de fort beaux jours...


  • ...

  •                    •  I  •

                      MARINA.
    Vois-tu ! si j’avais ta beauté,
    Cousine, et sa fleur jeune et tendre,
    Je me garderais bien d’attendre,
    Seule dans ma fidélité.
    Pour un marin qui trace l’onde
    Au lieu de m’ennuyer au monde,
                    Ma foi !
    J’aurais plus de plaisirs que toi.

    ...
  • 1

    Le soldat
    Bons villageois, quel est le maître
    Du château qui paraît là-bas ?
    Le villageois
    La Fayette…
    Le soldat
    Dieu ! c’est peut-être
    Le chef dont j’ai suivi les pas ?
    Le villageois
    Non, non ! Il sourit à nos...

  • Sur les bords africains, aux lieux inhabités
    Où le char du soleil roule en brûlant la terre,
    Deux énormes lions, de la soif tourmentés,
    Arrivèrent au pied d’un désert solitaire.
    Un filet d’eau coulait, faible et dernier effort
    De quelque naïade expirante.
    ...

  • Bruns et maigres comme des clous,
    Ils m’ont surpris dans la clairière,
    Et jusqu’au bord d’une carrière
    M’ont suivi comme deux filous.

    — Jamais œil de mauvais jaloux
    N’eut de lueur plus meurtrière !
    Bruns et maigres comme des clous,
    Ils m’ont surpris dans la clairière.

    — Mais la faim les a rendus fous,
    Car ils ont franchi ma barrière,...

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    Victa morte finit sœpe vitam, spiritu prius
    Deficiente, quam cantu.
    PLINE, X. 29.

    Le soleil par le soir était déjà voilé,
    Le platane déjà, le saule échevelé,
    Allongeait sur les eaux une ombre plus obscure ;
    Sous les lois du sommeil ramenant la nature,
    Le...

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    LA TAXE AU SAINT-EMPIRE. — LA DÎME AU SAINT-SIÉGE

    L'un s'appelle César, l'autre se nomme Pierre.
    Celui-là fait le guet, celui-ci la prière ;
    Tous deux sont embusqués au détour du chemin,
    Ont au poing l'escopette, et la sébile en main,
    Vident les sacs d'argent, partagent les maraudes,
    Et l'on règne, et l'on fait payer les émeraudes
    Des tiares à...

  • J’ai vu…, oh ! dites-moi, était-ce le présent que je voyais, ou
    l’avenir ? J’ai vu dans la lice la muse anglaise s’élancer vers une
    couronne.

    À peine distinguait-on deux buts à l’extrémité de la car-
    rière : des chênes ombrageaient l’un, autour de l’autre des pal-
    miers se dessinaient dans l’éclat du soir.

    Accoutumée à de semblables...